jeudi 9 juillet 2020

Vers un monde plus féminin, une révolution à petits pas

Comment devient-on féministe ? Qui est féministe ? D'où vient-on, quel est notre bagage culturel pour un jour parvenir à se décrire comme telle ? Qu'est-ce qu'être féministe en ce début de 21è siècle ?
Parfois, on se pose des questions existentielles de la sorte. Si je devais me décrire, est-ce que j'utiliserais ce qualificatif ? Pourtant, si on me demande de donner des noms de féministes d'aujourd'hui, il m'en vient spontanément un certain nombre : de Caroline de Haas à Sheryl Sandberg, en passant par Iris Brey, Victoire Tuaillon, Titiou Lecoq, Emma Watson, Chimamanda Ngozi Adichie, Marie Donzel, ... Elles sont légion.

Mais pourquoi sont-elles différentes ? En quoi sont-elles différentes des femmes qui ne seraient pas féministes ? Peut-on tout simplement être une femme sans être féministe ? Oui, me direz-vous, il suffit de s'appeler Christine Boutin ou Catherine Deneuve. Je ferme la parenthèse.

Iris Brey et Victoire Tuaillon, photo Causette (c)*


Iris Brey développe l'idée du "female gaze", d'un regard féminin. Elle l'applique au cinéma mais au fond, cela doit pouvoir être utilisé dans n'importe quel domaine ou presque. Le monde tel que nous le connaissons est une création patriarcale, un monde pensé par et pour les hommes, vu au travers de leurs œillères, un monde où les femmes sont reléguées en arrière-plan, considérées comme des objets. Le "female gaze" est une autre façon de voir et de vouloir ce monde. Et les féministes d'aujourd'hui sont très clairement marquées par cette idée d'appréhender et de concevoir le vivre ensemble avec un regard féminin, plus inclusif. Elles militent pour une fin du patriarcat, ce qui ne signifie pas qu'elles souhaitent un monde dominé par les femmes. Simplement, ce nouveau monde doit faire autant de place aux femmes qu'aux hommes. 

Pour promouvoir cette idée, il est important d'acculturer les autres, tous les autres, femmes et hommes, de leur montrer que regarder le monde avec un prisme féminin, sans verser dans les clichés ou les stéréotypes, a du sens. Ce faisant, les schémas de pensée, les bagages culturels transmis aux enfants de façon pas nécessairement consciente, muteront. "Le féminisme est un humanisme", écrivais-je il y a trois ans (lire ou relire ici). C'est toujours vrai et la révolution à petits pas que toutes ces femmes impulsent et encouragent ne fait que commencer.

* Pour en savoir plus sur Iris Brey et Victoire Tuaillon, vous trouverez dans les colonnes de Causette une interview croisée à lire ici : Entretien avec Iris Brey et Victoire Tuaillon, lauréates du prix de l'essai féministe Causette

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