lundi 10 juillet 2017

Le féminisme est un humanisme

En 1989/1990, souvenez-vous, c'était la mode des coiffures bananes. Dans ma classe de 5èA, quasiment toutes les filles se coiffaient ainsi, moi la première. Pourtant, ça n'allait pas à tout le monde. Je me souviens de ce prof que j'adorais qui avait fait une remarque à une fille de la classe - avec qui pour le coup je ne m'entendais pas tellement. Il trouvait que cela ne lui allait pas, elle qui avait le visage plutôt allongé. J'étais de nature discrète et malgré tout, ce jour-là, je n'avais pas pu m'empêcher de dire : "elle peut bien se coiffer comme elle veut, quand même". Il avait entendu et m'avait dit : "Sandra, la féministe de la classe". Je m'étais sentie rougir, limite vexée d'avoir été ainsi qualifiée. Ce mot, je crois que je ne le connaissais pas et si j'entrevoyais sa signification, j'avais l'impression que c'était plutôt péjoratif.

Plusieurs dizaines d'années se sont écoulées sans que je me pose la question, et sans m'intéresser vraiment à ce sujet. Mais, depuis quatre ans que je réfléchis à tout ce qui tourne autour de la condition féminine, le concept-même de féminisme est devenu mon sujet quotidien. Je me suis souvent entendue qualifiée de féministe depuis. Si l'on considère la définition du Centre national de ressources textuelles et lexicales (CNRTL) - " mouvement social qui a pour objet l'émancipation de la femme, l'extension de ses droits en vue d'égaliser son statut avec celui de l'homme, en particulier dans le domaine juridique, politique, économique; doctrine, idéologie correspondante" - alors oui, évidemment, je suis féministe. Comment pourrait-il en être autrement ? Mais dans ce cas, qui oserait ne pas être féministe ? 

Il y a quelques mois, on m'a fait passer cette video où le chanteur Julien Doré dit être simplement "lucide" :

Si être féministe, c'est vouloir que soit permis aux femmes de faire leurs propres choix de vie sans être jugées ; si être féministe c'est penser qu'une femme doit pouvoir être selon ses envies, PDG d'une entreprise, présidente de la République, cheffe d'un grand restaurant, mère au foyer, mannequin ou footballeuse professionnelle ; si être féministe, c'est également accepter que l'on puisse être dépendante financièrement de son mari si on en a fait le choix ; si être féministe, c'est simplement permettre aux femmes d'être maitres de leur vie; si être féministe, c'est vouloir que garçons et filles bénéficient de la même éducation et qu'on leur ouvre le même champ des possibles, alors oui, je suis féministe.

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