jeudi 13 juin 2019

Debout les femmes : un happening et ça repart !

Mardi, le Chili et la Suède s'opposaient à Rennes, lors d'un match de la coupe du monde de football féminine. Bon, promis, je ne vous bassinerai pas tout au long de cette coupe du monde, d'autant que je ne suis pas vraiment calée en sport... Mais quand même, il se passe des trucs. La Suède a battu le Chili par deux buts à zéro mais le spectacle était aussi dans les tribunes. Entre 500 et 600 personnes, essentiellement des femmes, ont entonné l'hymne féministe "Debout les femmes". Il s'agissait d'un projet porté par la compagnie musicale Dicilà, en accord avec la Fifa (Fédération internationale de football).




L'émotion est palpable, lorsque l'on regarde la vidéo, largement relayée ce jour sur les chaînes d'information et les sites internet. Pourtant, lorsque l'on fouille un peu, on découvre deux informations qui, à tout le moins, agacent. D'une part, il ressort que la plupart des médias n'étaient pas présents sur place, n'ont pas assisté ni au match, ni, a fortiori, à ce happening. La plupart réutilisent, à l'instar de L'Obs, les images tournées par l'équipe féminine de football de Ménilmontant et multiplient les demandes, ce jeudi, pour obtenir le droit de publier la vidéo, deux jours après l’événement. Non seulement ils boudent les matches de foot féminin, mais en plus ils sont "moutonniers"... Seul - à ma connaissance -, Ouest-France a fait le job, publiant un article concret sur le sujet, complété de sa propre vidéo, au plus près des chanteuses et chanteurs (à lire ici : Coupe du monde féminine : les femmes ont donné de la voix au Roazhon park).

D'autre part, comme toujours lorsque les femmes prennent des initiatives contre les violences faites aux femmes, ou pour militer en faveur de l'égalité entre les sexes, les critiques pleuvent. Il suffit de lire les commentaires dans les différents médias qui publient la vidéo de ce chant dans le stade de Rennes, pour le comprendre. Nombreux sont les hommes qui considèrent que les femmes n'ont pas à se plaindre, que tout va pour le mieux et qu'elles doivent cesser de geindre...
Des commentaires masculins relevés de-ci de-là (j'ai laissé les fautes diverses et variées...) :
"C'est nul à chier. Elles ont l'air très très esclaves en effet"
"De quel droit une centaine de pintades s'autorisent a parler au nom "Des Femmes" !"
"Elles ont l’air vachement opprimées. Sérieux, qu’elles fassent au moins semblant !"
"Toutes à la cuisine"
"On voit très bien ici que ce n'est pas la passion pour le foot qui les réunit mais uniquement leur féminisme. Curieux de voir si dans 6 mois en plein hiver elles seront en tribune pour un match féminin."
"Excusez moi mais on est en 2019 là... C fini l'esclavagisme et les chants 2 cotons... Une femme soumises en 2019 c'est parce qu'elle le veut bien non !?!? Moi jdis Ça jdis rien"
"J'en peux plus des féministes extrémistes"
...

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