mardi 19 janvier 2021

Partage des tâches : de la prise de conscience à l'action

Le partage des tâches ménagères, on l'a bien vu pendant les périodes de confinement de l'année écoulée, est plutôt du style "un cheval, une alouette" comme on dit chez moi, que du genre "50-50". Les femmes restent, dans les couples hétérosexuels, celles qui assurent l'écrasante majorité des tâches domestiques, qu'elles soient purement ménagères ou liées aux enfants. Les hommes ont beau prendre conscience de cet état de faits et faire mine de se retrousser les manches pour s'acheter une bonne conscience, ils sont plutôt doués pour ruser. Dans les couples qui peuvent se permettre ce type de dépenses, ce sont eux qui poussent à l'emploi d'une femme (sic !) de ménage et au recours à une baby-sitter : plutôt mettre la main au porte-monnaie que de dégager du temps et de l'énergie pour faire soi-même. S'ils observent que leur compagne ne peut être au four et au moulin, ils préféreront la soulager en finançant l'emploi d'une aide extérieure qu'en mettant eux-mêmes la main à la pâte.

Comment modifier cet état de fait ? Qu'est-ce qui fait qu'un homme s'investira plus dans les tâches domestiques ? On en revient toujours au même critère, selon moi : l'éducation. Si, lorsqu'il était enfant, on lui a appris à participer selon ses possibilités, aux tâches ménagères, un garçon sera vraisemblablement plus enclin, une fois à l'âge adulte, à en faire de même.

Illustration Terreur Graphique
 

Dans certains pays, on considère que l'école est un terrain d'apprentissage de ces tâches. On apprend aux enfants, garçons et filles, à se servir d'un fer à repasser et d'un économe. Je ne sais pas si c'est le rôle de l'école d'enseigner ces compétences-là mais l'intérêt que cela présente, c'est l'équité de l'apprentissage. Si ces compétences sont enseignées à l'école, alors les garçons n'y dérogeront pas. Ils sauront s'occuper des tâches ménagères, comme les filles. Si ces compétences ne sont acquises que dans le domaine privé, à la maison, alors on s'expose toujours aux aléas de la culture patriarcale à la française selon laquelle on va plutôt apprendre aux filles à faire la vaisselle et la cuisine et aux garçons à taper sur un clou avec un marteau.

Bien sûr, les temps changent et la conscientisation de la place des femmes et des hommes dans la société permettent de nuancer le propos. Je me souviens par exemple de cette petite fille qui me disait il y a quelques années que quand elle serait grande et gagnerait de l'argent, elle engagerait un homme de ménage à la maison. Je note aussi que depuis peu, la mode du fait-main aidant, de plus en plus d'hommes se mettent à la couture et sont fiers de montrer leur garde-robe cousue par leurs soins. C'est encourageant et enthousiasmant. Ils viennent, de leur propre chef, sur un terrain caricaturalement présenté comme féminin, et ne boudent pas leur plaisir. Évidemment, on se place là dans un domaine créatif, potentiellement passionnant, quand vider le lave-vaisselle, faire les courses ou sortir les poubelles, sont nettement moins valorisant.

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