L'heure est aux questionnements relatifs à l'éducation des enfants. Ce week-end, le sommet du G7 a été l'occasion de l'annonce d'un investissement de plus de 3 milliards de dollars pour donner l'accès à l'école aux petites filles vivant dans des pays en conflit. Il s'agit pour les grandes puissances de rappeler leur engagement en faveur de l'égalité entre les sexes, Emmanuel Macron annonçant d'ores et déjà que d'autres initiatives seront prises dans ce champ lors du sommet de l'an prochain qui se tiendra en France. De son côté, Justin Trudeau, le premier ministre canadien, en a profité pour affirmer que "lorsque les femmes et les filles ont des chances égales d'apprendre et de
réussir, elles aident à bâtir des économies qui fonctionnent pour tous".
Les bonnes intentions sont là. Encore faut-il les mettre en oeuvre et travailler collectivement à ce que, dans la vie quotidienne, dans les zones de conflit comme dans les pays occidentaux, l'égalité des chances entre les sexes prenne tout son sens et ce, dès le berceau. Tant qu'on dira à un petit garçon que les hommes ne pleurent pas et qu'on appelera "princesse" les petites filles, les clivages perdureront. C'est en tout cas l'intime conviction de Maxime Ruszniewski, co-fondateur de la Fondation des femmes selon qui il suffit d'observer ce qui se passe dans les cours de récréation pour comprendre que rien n'est gagné. "La majorité de l'espace est occupé par les garçons", affirmait-il il y a quelques jours, lors de l'émission de France inter, Le téléphone sonne (émission à (ré)écouter ici : Comment éduquer les garçons après #metoo ? ). De son point de vue, on continue d'être dans un mouvement où l'on ne pousse pas les filles à s'affirmer, à prendre leur place.
Selon la psychologue Edith Vallée, il suffit de se pencher sur l'histoire pour comprendre pourquoi on en est là des rapports entre les sexes. Pour elle, c'est de la responsabilité pleine et entière de la société, une société qui "contruit le féminin sur le corps (...) au service du désir des garçons", une société dont "les historiens écrivent l'histoire au masculin", occultant les femmes qui ont fait cette histoire. "Il faut que les filles aient des sources d'inspiration nouvelles", clame-t-elle. A la condition que l'on ne balaie pas d'un revers de la main ces modèles féminins. Ainsi Maxime Ruszniewski dénonce-t-il un media qui annonçait il y a quelques jours "les Bleus ne sont déjà plus à Roland-Garros, alors que Caroline Garcia jouait une heure après. Comment voulez-vous que les enfants puissent voir qu'il y a un éventail des possibles beaucoup plus important qu'ils ne le pensent si les référents, si la télévision, si les medias ne leurs montrent pas plus de sport féminin ?" On en revient toujours et encore au même sujet : l'importance des rôles-modèles.
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