Maryline est architecte d'intérieur. Quand elle a été licenciée pour raison économique, elle a fait le pari de monter sa propre entreprise et décidé, pour faire l'économie d'un local, de travailler depuis son domicile. Maman d'un petit garçon, elle jongle en continu pour faire avancer ses projets professionnels et organiser la vie de famille. Ayant un mari aux horaires de travail étendus, c'est elle qui adapte ses journées de travail selon les besoins familiaux.
Le souci, observe-t-elle, c'est que lorsque l'on travaille de la maison avec des deadlines à tenir absolument sur ses projets, on a la fâcheuse tendance à se remettre à travailler une fois son enfant endormi, ou le week-end. Une fois la tête dans le guidon, Maryline ne mesure plus le temps qu'elle passe à travailler et son mari lui demande de lever le pied.
A fond de train, c'est Maryline qui accompagne son fils à l'école le matin, le récupère en fin de journée, c'est elle qui l'accompagne à ses activités extrascolaires, elle que l'on appelle lorsque son fils est malade, elle qui gère les courses, le ménage, l'intendance en général. Même si son mari "met la main à la pâte quand c'est nécessaire", l'équilibre de la vie familiale repose quasi exclusivement sur ses épaules.
Malgré l'énergie qu'elle déploie pour être sur tous les fronts, Maryline a parfois "le sentiment d'être une mère indigne". Elle raconte : "je ne supporte pas toujours de passer 3h les fesses par terre à jouer aux petites voitures ou à un jeu de société. C'est horrible ce sentiment. En même temps, je me rends compte que je passe beaucoup de temps sur mon travail, et je manque de temps pour mon fils. Du moins,
j’ai l’impression que ça se passe comme ça". Et de préciser : "Il ne me reproche rien pour
l’instant…"
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