Bon, ce blog n'était pas supposé aborder la question des violences faites aux femmes. Ce n'était pas le propos. Mais compte tenu de l'actualité, comment y échapper ?
Depuis dix jours, les masques tombent autour de ce producteur américain, Harvey Weinstein. Cette gueule-là, si vous ne la connaissiez pas, vous n'êtes pas prêts de l'oublier :
photo Reuters |
Ce type donc, est accusé d'avoir abusé pendant des années d'actrices de toutes nationalités. Parce que puissant dans le monde du cinéma - il pouvait faire et défaire les carrières de qui il voulait - cet homme-là s'est permis de menacer, de harceler, de violer de nombreuses femmes, leur faisant miroiter, tout puissant qu'il était, de superbes carrières en échange d'une fellation ou deux. Pourquoi se gêner, c'est vrai, c'est un échange de bons procédés après tout, non ?...
NON.
Depuis dix jours, c'est la déferlante. Des femmes témoignent les unes après les autres. Certaines, telles que Asia Argento, expliquent qu'elles ont enduré ces agressions sexuelles pendant des années. D'autres sont parvenues à lui dire non, à lui résister. Comme la française Emma De Caunes qui, parce qu'elle a su dire non, a rendu tout fier son papa :
J'ai d'abord trouvé touchante sa chronique. Et puis après, je me suis dit : aurait-il été fier s'il avait découvert que sa fille avait été violée, si elle n'avait pas su dire non ?
Quoi qu'il en soit, les déclarations pleuvent pour dénoncer ce "gros porc puant" comme dirait De Caunes. Et l'emballement est général pour se demander comment il est possible qu'il ait pu agir de la sorte pendant 20 ans en toute impunité. Qui l'a couvert ? Qui a fait semblant de ne pas savoir ? Qui a fermé les yeux ? Et pourquoi ?
De ce côté-ci de l'Atlantique, c'est sans doute le témoignage de l'actrice Florence Darel qui restera dans les mémoires. Dans la mienne en tout cas. Sur le plateau de Yann Barthès, elle a su trouver les mots pour décrire l'indescriptible et pour analyser la situation, soulignant que les actrices ont cet avantage, s'il en est, de pouvoir dénoncer ces actes, quand tant de femmes ne le peuvent pas.
Et puis, parce qu'on a quand même le sentiment d'avoir ouvert une boîte de Pandore, l'Express s'est penché cette semaine sur l'histoire du journaliste américain Ronan Farrow qui a travaillé sur le scandale Weinstein. Dans cet article, on découvre que ce journaliste n'est autre que le fils de Mia Farrow et de Woody Allen et que, depuis plusieurs années, il dénonce les dérapages sexuels de son père...
Vous la sentez monter la nausée, vous aussi ?
En théorie, disais-je, je ne devrais pas écrire sur ce sujet. Mais je reprends à mon compte ce qu'écrit Titiou Lecoq dans Slate aujourd'hui. "Le harcèlement sexuel c’est une question d’égalité puisqu’il repose sur un rapport de domination", dit-elle. Et d'ajouter : "l'égalité, c'est pas pour demain"...
Tristesse.
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