Depuis 2012, le 11 octobre, on "célèbre" la journée internationale de la fille. "Cette Journée vise à mettre en lumière les besoins des filles et à répondre aux défis auxquels elles font face", explique-t-on aux Nations-Unies. Mais de quels défis parle-t-on ? Parmi les sujets les plus criants, on citera évidemment l'accès à l'éducation, à la santé, à l'alimentation,... Mais aussi, et peut-être surtout, le défi de permettre aux filles d'accéder à l'autonomie, d'échapper à la main-mise masculine, partout dans le monde, et de faire respecter leurs droits. A l'ONU, on en est sûr : "Si les filles sont accompagnées durant l'adolescence, elles ont le
potentiel de changer le monde - travailleuses de demain, mères,
entrepreneures, mentors, chefs de famille, et dirigeantes politiques.
Investir dans la réalisation du potentiel des adolescentes permet de
défendre leurs droits aujourd'hui et d'assurer un avenir plus équitable
et plus prospère".
Pour primordiaux que soient ces défis qui touchent majoritairement les pays les plus pauvres de la planète, cette journée internationale de la fille a également une résonance particulière cette année et ces jours-ci, en Occident. Les violences physiques et morales faites aux filles et aux femmes sont au coeur de l'actualité. Depuis le début de la semaine, les accusations pleuvent autour d'agressions sexuelles dont se serait rendu coupable le producteur de cinéma Harvey Weinstein. De même le cinéaste Roman Polanski vient à nouveau d'être accusé de viol en Suisse. Sans oublier l'histoire de cette fillette de 11 ans, violée en région parisienne au printemps dernier et à propos de laquelle la justice refuse la qualification de viol parce que l'enfant n'a pas exprimé de refus...
"C'est incroyable que ce soit à ce point-là tabou dans nos sociétés", considérait il y a quelques jours Sandrine Rousseau, sur le plateau de l'émission de Laurent Ruquier, On n'est pas couché, sur France 2, à propos des agressions sexuelles dont sont victimes les femmes. Dans son livre "Parler", publié en septembre chez Flammarion, elle revient sur son agression par Denis Beaupin, il y a quelques années, et de l'absence d'écoute et de réaction, à l'époque, au sein de son parti politique, Europe écologie les verts (EELV).
Au cours de cette émission, Sandrine Rousseau a expliqué ne pouvoir se résoudre à ce que les chiffres d'agressions sexuelles ne diminuent pas en France. Elle suggère aussi que les violences faites aux femmes, ou ne serait-ce que suggérées, les contraignent à n'accepter que des postes subalternes, dans les partis politiques, dans le monde du travail. Et elle invite les hommes en général à soutenir les femmes agressées et victimes au lieu de fermer les yeux. Il faut dénoncer, martèle-t-elle. En d'autres termes, il ne sera mis un terme à ces violences que si les hommes soutiennent les femmes dans leur combat.
Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes, ne dit pas autre chose, militant pour un "élan collectif" sur ces sujets. Ce mardi, lors des questions au gouvernement de l'Assemblée nationale, la secrétaire d'Etat s'est exprimée autour de la Grande cause du quinquennat. Du harcèlement et des violences dont sont victimes les femmes jusqu'à l'égalité entre femmes et hommes au sein des entreprises, elle en appelle à tous : "c'est un enjeu de civilisation et c'est un défi enthousiasmant que je propose de relever ensemble". Un discours et une attitude qui lui ont valu une standing ovation dans l'hémicycle :
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