mardi 7 mars 2017

Société, tu m'auras pas !*

Depuis quatre ans, je fais partie du monde des femmes au foyer. Au sens où on l'entend communément dans la "société", nous, les femmes au foyer, ne travaillons pas. Aux yeux de la société, c'est mal.
Pourtant, j'évolue aujourd'hui au milieu de femmes qui ne sont ni aigries, ni déprimées, ni glandeuses, ni négatives, ni désespérées (toute ressemblance avec le titre d'une série télévisée américaine existant ou ayant existé serait purement fortuite). Ces femmes ne sont pas inactives. Simplement, elles ne sont pas reconnues par la "société". Pour un peu, elles n'existent pas.

Cependant, sans elles, le monde dans lequel je vis tournerait moins rond. Elles gèrent l'intendance et la logistique du foyer, elles font vivre le monde associatif, prêtent main forte aux écoles, elles donnent des cours, elles en prennent, et elles assurent le lien social. Ce faisant, elles offrent toute latitude à leur mari de s'investir autant que de besoin dans son travail. Oui, parce que monsieur travaille, lui ! Il a un métier, lui !

Il y a quatre ans, j'ai cessé mon activité professionnelle, sans la moindre raison de penser que je parviendrais à aimer cette vie-là. Jusque-là, j'avais beaucoup travaillé, en entreprise mais aussi en tant que freelance, j'avais parfois eu des postes à responsabilités, j'avais une vie plutôt très active, répondant intensément aux attentes de la "société". J'étais une femme vivant selon les règles de son temps. Et puis la vie a pris une autre tournure.

Depuis quatre ans, à mes heures perdues (sic !), je réfléchis à la question du bonheur, des bonheurs des dames. Quelles sont les conditions de l'épanouissement des femmes, dans le monde de 2017 ? Comment conjugent-elles vie professionnelle, vie familiale et vie personnelle ? Comment mettre en balance les injonctions de la société avec ses propres volontés ?

Pendant ces quatre années, j'ai recueilli plus de 70 témoignages de femmes de tous horizons, amassé une vaste bibliographie et au bout du bout, je n'y vois pas plus clair... Il faut donc poursuivre.

* Le titre d'une chanson de Renaud, sortie en 1975 : 


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