lundi 7 juin 2021

Télétravail : l'impossible retour en arrière

9 juin, cette date tant attendue qui laisse espérer un retour à la "vie normale". Mais la "vie normale" ne sera pas la "vie d'avant". La façon de vivre des gens a connu une petite révolution. Plus rien ne sera jamais comme avant. En tout cas pas notre relation au travail. Ceux dont le métier permet de télétravailler ne conçoivent globalement plus les choses de la même manière. Même les plus réfractaires au télétravail ont compris qu'ils avaient des choses à y gagner.

La ministre du Travail, Elisabeth Borne, recommande de passer à deux jours sur site par semaine, ce qui laisse trois jours de télétravail. Il reviendra aux partenaires sociaux de négocier cette possibilité dans les entreprises. Les chefs d'entreprise eux-mêmes ont compris  ce qu'ils avaient à gagner à maintenir du télétravail. Cette forme d'exercice permet des économies d'échelle, sur la taille des locaux, sur les factures d'électricité ou d'eau des bâtiments des entreprises. Dans la région parisienne, où les entreprises prennent en charge une partie des frais de transport des employés, on peut supposer que cette participation financière de l'entreprise sera revue à la baisse... Et puis cette pratique instaure des relations nouvelles entre les employés, une prise d'autonomie qui s'est globalement avérée payante au cours de l'année écoulée. Car non les salariés n'ont globalement pas été tire-au-flanc. Ils ont fait le job, montré qu'on pouvait leur faire confiance, qu'il n'y avait nul besoin d'être en permanence dans le contrôle, derrière leur dos.

 

Et puis, on commence aussi à envisager l'avenir. Les jeunes qui débarquent sur le marché du travail seront-ils attirés par des entreprises qui refuseraient le télétravail ? Vraisemblablement non. Ces jeunes habitués à travailler isolés, ces jeunes pour qui l'idée du présentéisme est devenue une aberration seraient-ils séduits par une entreprise réfractaire au télétravail ? Si elles veulent attirer de jeunes recrues motivées, les entreprises ont tout intérêt à s'embarquer dans cette brèche du télétravail et se saisir de l'opportunité née de la crise sanitaire pour revoir leurs méthodes de management et d'organisation du travail.

Sans doute cependant qu'à moyen et long terme, la pratique au long cours du télétravail modifiera les relations entre collègues. Quand on ne se voit pas à longueur de journées, qu'on ne se retrouve pas à la cantine ou à la machine à café, il est vraisemblablement plus compliqué de tisser des liens. Il y aura sans doute donc des initiatives à prendre, il faudra sans doute recourir à l'organisation de séminaires, de "team building" pour créer du lien. Mais renoncer à la pratique du télétravail serait une erreur de taille pour les entreprises qui se doivent de prendre ce virage-là.


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