A l'approche de l'été et du discours habituel du type "plus qu'un mois pour être belle en maillot", toujours et encore, nous entendons des messages contradictoires : il faudrait être belle coûte que coûte mais dans le même temps, il faudrait aussi faire fi des injonctions de la société et assumer qui l'on est sans s'imposer de codes sociétaux. Ainsi, l'hebdomadaire Télérama met cette semaine en exergue ces femmes qui font ce qui leur plaît, qui ne s'épilent plus, ou ne teignent plus leurs cheveux blancs. La philosophe Camille Froidevaux-Metterie parle d'une "dynamique de réappropriation par les féministes des questions corporelles". Et c'est tant mieux. Les femmes, peu à peu, intégreraient l'idée qu'on ne s'épile pas parce que la société vous dit que des jambes lisses, c'est plus joli. On s'épile si on a envie soi même d'avoir les jambes lisses. Ça fait toute la différence.
Et puis, dans le même temps, des centaines d'internautes fustigent l'allure d'Ophélie Winter, apparue en début de semaine dans l'émission Quotidien pour la promotion de son autobiographie "Résilience". Elle y raconte les attouchements sexuels subis pendant son enfance, ses périodes d'addiction, ses conflits. Mais ce que retiennent ces internautes, c'est que son visage a changé, qu'elle n'est plus désirable comme elle l'était il y a 20 ans. Pour eux, peu importe son propos, peu importe la raison pour laquelle ce visage n'est plus celui des années, peu importe ce qu'elle a traversé, c'est son allure qui prime. On parie donc que ces internautes-là ne seront pas en accord avec l'idée que les femmes peuvent faire ce qui leur plaît.
Qu'est-ce qu'une société qui dit tout et son contraire ? Que signifie cette ambivalence en continu ? Quelle hypocrisie que d'encourager le naturel et l'épanouissement personnel tout en montrant du doigt celles et ceux qui s'écartent des diktats de la mode !
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