"Le temps, le temps, le temps et rien d'autre..."

Je cours après le temps. Est-ce que ça vous fait ça, à vous aussi ?

Les journées s'ajoutent aux journées, les semaines passent à une vitesse folle et j'ai la sensation de ne pas avoir le temps de faire tout ce que je voudrais faire, pas le temps de faire tout ce que j'ai à faire, pas le temps de donner libre cours à ma créativité, pas le temps de faire les recherches que je voudrais faire, pas le temps de répondre aux messages en attente, pas le temps de prendre le temps.

Et pourtant, je n'ai pas d'activité professionnelle. Je suis chez moi, je suis libre de faire ce que je veux faire, à chaque minute, je n'ai aucune obligation et j'en savoure le luxe. Une amie m'a dit un jour que quand elle se sentait sous l'eau, elle pensait à moi. Elle a un seul enfant, j'en ai trois. Penser à moi l'aidait à relativiser. Elle se disait que si j'y arrivais, il n'y avait pas de raison qu'elle n'y arrive pas. Oui, j'y arrive, je fais ce qu'il y a à faire, au sens où les tâches domestiques sont faites, je passe le temps nécessaire avec mes enfants pour que leur vie se passe le mieux possible, je prends soin de moi. Tout va bien. Mais ça n'empêche pas la frustration. Je fourmille d'idées que je n'ai pas le temps de réaliser, il y a 150 projets que je voudrais pouvoir mener. Et il me semble que ce n'est pas propre à moi, que, si chacun apprend à s'écouter, nous avons tous des tonnes d'idées que l'on voudrait concrétiser, sans trouver le temps, sans savoir prioriser parce que tout nous semble important.

 

Bien sûr, il y a les "to-do lists" et quand je lui disais l'autre jour que je n'avais pas eu le temps de faire tout ce que je voulais faire l'autre soir, mon fils m'a dit : "fais des listes maman, ça aide. Je fais ça maintenant et je me rends compte que c'est efficace". J'ai souri et pensé que peu à peu, j'avais appris à mon fils à s'organiser, à prioriser les choses et que manifestement, pour lui, ça fonctionnait. Dans ma "to-do list" éducative, je pouvais cocher cet item-là ! Mais les "to-do lists" ont leur limite, de même que les journées ne peuvent excéder 24h. Alors il faut soigner la frustration de n'avoir pas pu tout faire, relativiser l'importance de nos idées, se satisfaire d'avoir des idées et savourer le fait de parvenir à en concrétiser certaines. Après tout, le qualitatif prime sur le quantitatif, plus que jamais, non ?

Le temps qui passe, le temps dont on a besoin, qui mieux qu'Aznavour sait en parler ?

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