jeudi 17 septembre 2020

Un lundi 14 septembre pour en finir avec la culture du viol

Reprenons. Depuis toujours, les filles et les femmes subissent le regard des hommes. Depuis toujours, on attend d'elles, selon les circonstances, qu'elles ravissent leur entourage masculin, qu'elles soient soignées, coquettes, désirables. A l'école, elles ne doivent pas attirer les garçons. Ces dernières années, les histoires de rappels à l'ordre des jeunes filles dans les établissements scolaires se sont multipliées. Les surveillants ou les enseignants demandent régulièrement aux filles de se couvrir, de cacher leur décolleté, de ne pas dévoiler leurs genoux et désormais, la mode aidant, de couvrir leur nombril. 

Il existe, il est vrai, un énorme hiatus entre l'âge de ces jeunes filles et ce que leur propose l'industrie de la mode. Il est évident que lorsque, comme cette année, les crop top ont envahi toutes les boutiques de vêtements, les jeunes filles en portent. Il est évident que lorsque la mode est au mini-short, les jeunes filles en portent. L'industrie de la mode est outrageusement responsable de la situation, de même que de la sexualisation de ces jeunes filles.

#lundi14septembre

Cela étant, outre la responsabilité des marques de vêtements, celle des enseignants et celle des parents est évidente. Professeurs, parents et personnels administratifs des établissements scolaires doivent cesser de considérer que les garçons ne sauraient pas contrôler leurs pulsions, seraient nécessairement excités à la vue de ces jeunes filles, plus en mesure de se concentrer. Il s'agit, pour reprendre la féministe Rebecca Amsellem, de lutter contre la culture du viol, qui consiste à "responsabiliser les filles pour ce qu'elles portent et à déresponsabiliser les garçons pour ce qu'ils font". Pourquoi les filles seraient-elles responsables de l'attitude des garçons ? C'est ce que les jeunes filles qui ont lancé la mobilisation de ce lundi 14 septembre ont voulu dénoncer. "Ce n'est pas normal qu'on vive dans une société où une paire de cuisses d'une jeune fille de 14 ans soit considérée comme un attribut sexuel", fustige encore Rebecca Amsellem.

De fait, jamais il n'est reproché à des garçons de porter un short ou une chemise trop ouverte. Les filles seraient donc plus en mesure que les garçons de contrôler leurs pulsions sexuelles ? Éduquons les garçons, apprenons-leur à respecter le corps des femmes. Nos filles y gagneront, mais nos fils aussi. N'en déplaise à Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale selon qui "il suffit de s'habiller normalement"...

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