lundi 14 janvier 2019

En tant que femme, tu auras des dépenses que les hommes n'auront pas

Quand on naît avec un sexe féminin, on s'expose d'entrée de jeu à des inégalités d'ordre financier. On ne rappellera jamais suffisamment l'ampleur des inégalités salariales. Mais il n'y a pas que ça. Dans le salon de coiffure où je me rends, le prix de base d'une coupe pour femme est de 34 euros, versus 24 pour un homme. On pourrait penser qu'il y a plus de travail sur une chevelure de femme mais, de fait, il n'en est rien : les coiffeuses (dans ce salon, il n'y a pas de coiffeur, uniquement des coiffeuses) ne passent pas plus de temps sur une chevelure de femme que sur celle d'un homme. Rien donc, a priori, ne justifie cet écart de coût. Dois-je préciser que ce salon n'est pas un cas unique mais que tous procèdent ainsi ?

Mieux - ou pire, selon votre interprétation personnelle de ce fait -, si vous êtes une femme mais que vous arborez des cheveux aussi courts que ceux d'un homme, vous paierez le prix fort. Alors que si vous êtes un homme à la longue crinière, vous serez facturé selon votre sexe.

Pour l'exemple, sur une période de 20 ans et à raison de 4 coupes par an, voici ce que cela donne :
1/ Pour une femme : 34 x 4 x 20 = 2720 euros
2/ Pour un homme : 24 x 4 x 20 = 1920 euros

CQFD !

Capture d'écran 28 jours


Autre inégalité financière dans la vie selon que vous naissez femme ou homme : les règles ! Ces bonnes vieilles règles qui vous ruinent le moral aussi bien que le porte-monnaie. En novembre dernier, un film documentaire bien senti avançait que le poste de dépenses "règles" représentait pas moins de 5700 euros dans la vie d'une femme (lire ou relire ici : Le sang menstruel, ce liquide dont on ne parle pas). A la fin de l'été dernier, le gouvernement écossais a décidé d'allouer un budget de plusieurs millions de livres pour financer les protections périodiques de toutes les écolières et les étudiantes, de même qu'aux femmes dans le besoin. Une mesure de bon sens pour prendre en charge cette dépense de santé qui commence à susciter des envies de ce côté-ci de la Manche. Ainsi, en France, l'ancienne élue Sandrine Rousseau (dont il avait été question dans ces colonnes, ici : Combat pour les droits des femmes : la Terre entière mobilisée ), aujourd'hui professeure d'économie à l'Université de Lille, a-t-elle suggéré que le reliquat du budget de l'Université de Lille de 2018 - 56.000 euros -, non-utilisé, soit consacré à financer 30.000 kits de protections périodiques qui seront distribués la semaine prochaine sur le campus lillois. L'Université annonce par ailleurs être à la recherche de partenaires pour pérenniser cette action.

Plus largement, des personnes militent en France pour faciliter l'accès des femmes aux protections périodiques. C'est notamment le cas de Axelle de Sousa qui doit parfois choisir entre acheter à manger ou acheter des protections :


On ajoutera enfin la vision légère de ce sujet par les "pétillantes" Catherine et Liliane :


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