Aux bonheurs des dames: "Elles ne demandent pas l'égalité des droits, elles l'exigent"

"Nous pouvons tout accomplir". "Nous ne demandons pas poliment des choses qui auraient du nous être accordées depuis longtemps". Définitivement, les femmes islandaises sont un modèle. Ce petit pays est entré à pieds joints dans l'égalité entre les sexes dès le début des années 1980, il y a quarante ans. Le reste du monde est à mille lieues de ce à quoi est parvenue cette île.

A land shaped by women - ©Eleonora Raggi

Il y a un an, l'Islande a poussé le bouchon jusqu'à imposer l'égalité salariale dans les entreprises de plus de 250 employés, par la loi. Les femmes islandaises sont pro-actives, les hommes suivent sans rechigner. Ce pays est entré dans cette dynamique parce que son isolation géographique et son faible nombre d'habitants justifiaient d'impliquer tout un chacun. Et pour mobiliser tout le monde, rien de tel que l'égalité.

En Islande, femmes et hommes avancent main dans la main. Pourtant, objectivement, dans le monde de 2019, ce sont les femmes islandaises qui prennent la lumière, tant leur sort apparaît enviable à toutes les femmes de la planète. Mais au juste, qu'est-ce qui empêche une telle émulation dans tous les pays ? Qu'est-ce qui freine les ambitions féminines d'avancer dans le reste du monde ? Où se niche la frilosité générale sur ce sujet ? Objectivement, où est le problème ? Si les Islandaises y sont parvenues, pourquoi pas nous ?

Les snowboardeuses Anne-Flore Marxer, française, et Aline Bock, allemande, ont passé une partie de l'hiver dernier en Islande, façon road-trip, alternant pratique de leur sport (sur l'eau, sur la neige...) et interview de femmes islandaises. Il en ressort un film documentaire, "A land shaped by women" - un pays façonné par les femmes - qui sera projeté ce mercredi 16 janvier au Grand Rex à Paris et qui a été sélectionné pour plusieurs dizaines de festivals. Des Islandaises, Anne-Flore Marxer dit ceci : "Elles sont bien dans leurs baskets. Elles sont sûres d'elles et elles n'hésitent pas à s'affirmer. Elles ne demandent pas l'égalité des droits, elles l'exigent. Et elles ne demandent plus la permission, elles ont un état d'esprit très fort, qui se ressent même chez les plus jeunes" (lire son interview sur le site internet Grazia.fr).