mardi 14 septembre 2021

"Ce n'est pas lui qui va faire ou défaire ta carrière, c'est toi"

On nous dit aujourd'hui que nombre de jeunes travailleurs diplômés boudent le travail en entreprise tel qu'il est généralement proposé. Ces jeunes veulent un emploi qui ait du sens, ils se désintéressent de ce qu'on appelle les "bullshit jobs", ils ne veulent plus travailler pour travailler. Ils cherchent de la stimulation intellectuelle, ils cherchent une activité professionnelle qui leur corresponde vraiment. Ils sont en quête de sens. 

 

Ce faisant, ils font aussi un peu la fine bouche. Comme Anna qui me raconte qu'au printemps dernier, le CDD qu'elle occupait avait vocation à se transformer en CDI. Tout le monde imaginait qu'elle signerait ce CDI. Elle était investie, tout se passait bien. Mais Anna ne le sentait pas. "Le temps du CDD, j'ai fait le job comme on l'attendait de moi. J'avais besoin de bosser. Mais je ne me sentais pas d'accepter que cela se transforme en CDI. Je n'aurais pas tenu dans la durée. Ce que j'avais accepté pour quelques mois, je n'étais pas prête à le faire sur le long terme". Alors Anna quitte l'entreprise. Elle recommence à postuler à tout un tas d'annonces. Des domaines très différents l'intéressent. Elle passe plusieurs entretiens, arrive en short list pour la plupart d'entre eux. Mais en fin de course, quand les recruteurs opèrent leur choix sur sa candidature, c'est elle qui se rétracte. Je lui dis : "Tu as le choix, alors tu te paies le luxe de refuser". Elle répond : "Oui c'est exactement ça. Je ne veux pas travailler pour travailler. J'ai de l'expérience maintenant. Je sais ce que je vaux. Et je sais ce que je ne veux pas". Anna n'est pas prête à accepter le premier job venu. Elle s'estime en mesure de n'aller que vers les propositions qui répondent vraiment à ses attentes. Elle veut se sentir vraiment utile, elle souhaite apporter une véritable plus-value à l'entreprise et ne pas être simplement la nouvelle recrue qui fera bien l'affaire. Alors elle prend le temps. A force de passer des entretiens, elle apprend aussi à mieux affiner ses propres désirs, à ordonner ses priorités. Et puis dit-elle, "c'est assez grisant de se dire que c'est toi qui a la main sur ton avenir, et pas le recruteur en face de toi. Ce n'est pas lui qui va faire ou défaire ta carrière, c'est toi. C'est grisant et c'est stimulant".

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