jeudi 10 septembre 2020

Les femmes donnent du temps aux autres, les hommes font marcher la planche à billets

Observation.

Prenez une ville lambda. Une association de parents d'élèves lambda. Devinez qui on y trouvera en majorité ? Des femmes. Des mères.

Quelques pères à l'esprit citoyen s'investissent. Certes. Mais ils sont rares. Depuis la rentrée scolaire, chaque jour, des sujets sur l'école sont traités par les médias et des représentants de parents d'élèves interviewés. Dans l'écrasante majorité des cas, ce sont des femmes qui s'expriment.


 

De manière générale, hormis dans le sport, ce sont les femmes qui mènent la danse dans le tissu associatif, ce sont elles qui donnent de leur temps, qui s'investissent. Et pour cause, on attend d'elles qu'elles soient dans l'altruisme, dans le don de soi, dans le "care". Des qualités que l'on attribue à leur genre. C'est bien connu : les femmes sont aidantes, elles sont à l'écoute, elles sont serviables, elles prennent le temps pour les autres. Les hommes, eux, ont mieux à faire. Ils doivent sauver le monde et faire marcher la planche à billets.

A fortiori, s'il s'agit de s'investir pour la vie quotidienne des enfants, les mères sont de suite considérées comme les mieux placées. Et de fait, les associations de parents d'élèves regorgent de mères bien décidées à œuvrer pour améliorer la vie à l'école de leurs enfants. Mais comment se fait-il qu'il y ait si peu d'hommes dans ces associations ? Ça ne les intéresse donc pas de savoir dans quelles conditions leurs enfants passent leurs journées ? Pourtant, les écoles sont un lieu de pouvoir. Les représentants des parents d'élèves doivent régulièrement lutter, négocier pied à pied avec le personnel enseignant et administratif mais aussi - et surtout - avec la municipalité, pour obtenir des avancées, des budgets plus généreux. On attend de ces parents d'élèves qu'ils soient pugnaces, diplomates mais déterminés, qu'ils argumentent et contre-argumentent. D'où les hommes ne seraient pas intéressés par de telles pratiques ?

L'école n'est pas le pré carré des femmes, elles ne sont pas les seules à devoir s'y investir. Qu'on se le dise.

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