mercredi 22 avril 2020

Les enfants, entre richesse et fardeau

A partir du 11 mai prochain, nous dit-on, les enfants reprendront le chemin de l'école... Dans des conditions encore peu claires, sinon complètement floues, certains d'entre eux iront à l'école, quand d'autres devront toujours rester confinés à la maison. Selon la classe de vos enfants, leur retour sur les bancs de l'école pourrait être étalé sur trois semaines. Si vous avez plusieurs enfants, vous en aurez donc qui devront se lever de bonne heure pour aller en classe et les autres à la maison pour continuer l'école à distance. Vous vous promènerez donc à nouveau entre la maison et l'école. La chose se complique encore si vous devez dans le même temps, vous-mêmes, retourner au travail. Comment être au boulot quand on a des enfants encore éloignés de l'école ?



Toutes considérations sanitaires mises à part -vos enfants qui iront à l'école rapporteront sans doute des microbes à la maison et contamineront leurs frères/soeurs/parents-, parce que l'économie fait loi, il va falloir, dans des conditions totalement improvisées, reprendre une vie normale pour relancer la machine à billets. Depuis un mois, on nous évoque un monde qui ne sera plus jamais comme avant, on nous répète à l'envi que l'on a pris conscience des dérives de notre temps, du fait que l'on était allés trop loin dans l'exploitation de la nature, que l'on avait trop serré la vis au monde médical - mais que ce n'est pas de notre faute, c'est celle des autres, de ceux qui ont gouverné et décidé avant, hein - , et que donc, demain tout sera différent, tout sera plus humain, moins tourné vers le profit mais plus vers l'altruisme, le respect et la bienveillance...

... à la condition tout de même que l'économie reparte. Il ne faut pas désespérer Billancourt. On doit caresser le peuple dans le sens du poil, donner de l'espoir, mais ça a ses limites. Le CAC 40 ne peut pas s'effondrer tant et plus, tout de même. Alors retournons travailler. Quoi qu'il en coûte. Et qu'importe si les familles doivent à nouveau se casser la tête pour réorganiser une nouvelle fois leur quotidien, qu'importe si l'imbroglio de la décision politique s'embourbe dans ses paradoxes et ses déclarations alambiquées. Qu'importe si l'on envoie dans des écoles pas équipées correctement, pas préparées, des enfants dont on assurait il y a un mois qu'ils étaient les plus incroyables vecteurs de microbes, tels qu'il fallait les isoler. Au fond, ces enfants sont devenus un poids qui empêche l'économie de rebondir. Ils sont la cause de la récession historique qui montre le bout de son nez.

Il est des sociétés qui considèrent chaque nouvel enfant comme une richesse, un pari sur l'avenir, d'autres qui les regardent comme des fils à la patte, des poids qui encombrent et qui empêchent.

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