Quel étrange signe des temps où les extrêmes cohabitent et les philosophies de vie les plus antagonistes s'entrechoquent.
Selon le rapport 2019 de Human rights watch, il manque 80 millions de femmes en Chine et en Inde. En cause, la politique de l'enfant unique qui a eu pour dangereuse conséquence de privilégier le fils. Trop de garçons, pas assez de filles. Dans ces pays, beaucoup trop d'avortements ont été pratiqués -dans des conditions de sécurité généralement plus que douteuses - au cours des dernières décennies. Il en résulte des pays incroyablement étranges où la démographie est inquiétante.
Dessin Ignace |
A l'opposé, en France, on trouve encore des manifestations d'un autre temps. Ce week-end était organisée la 13è "Marche pour la vie", rassemblant les militants anti-avortement, ces gens qui continuent de considérer qu'il n'appartient pas aux femmes de décider de leur corps et de ce qu'elles en font. Alors que la loi de bioéthique doit être révisée cette année et qu'elle devrait, selon toutes vraisemblances, élargir les droits d'accès à la procréation médicalement assistée (PMA), ces manifestants s'inquiètent aussi de cette possibilité offerte aux femmes de porter un enfant, quelle que soit leur orientation sexuelle et leur statut social. En gros, pour eux, la femme ne peut pas avorter - si elle se découvre enceinte, elle doit coûte que coûte porter l'enfant - mais elle ne peut pas non plus décider d'avoir un enfant dans n'importe quelles conditions. En 2019, en France, certains croient encore qu'ils peuvent régenter le corps des femmes.
En appui de mon propos, la chronique de Sophia Aram sur France inter, diffusée ce matin :
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- lire ou relire : Le droit des femmes à disposer de leur corps en débat
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