mardi 6 juillet 2021

Parcours de vie : à quand la validation des acquis de l'expérience personnelle ?

Équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, un balancier compliqué à stabiliser. Beaucoup d'entre nous s'arrachent les cheveux à tenter d'être partout à la fois et certains, certaines, font le choix de laisser le balancier tomber d'un côté, puis de l'autre, au fil des années. Je fais partie de cette dernière catégorie. Et cela fait huit ans que ça dure, huit ans que, à la faveur de mon dernier congé maternité, j'ai choisi de mettre ma carrière entre parenthèses, sans savoir pour combien de temps. Je sentais que j'avais besoin d'un break. Mais je n'imaginais pas que je prendrais goût à cette autre vie. Cette vie où je ne suis pas du tout inactive mais où mes priorités ont totalement changé de camp. Très présente pour mes enfants et attachée à leur permettre une vie sereine, je ne leur suis pas non plus entièrement dévolue. Au fil des ans, lors de cette dernière décennie, j'ai développé des compétences que j'ignorais avoir, me laissant guider par mes envies du moment. Je suis aussi devenue plus patiente, moins stressée. Et plus créative. Je réalise que j'ai plus d'idées en tête que lorsque j'étais, la tête dans le guidon, par monts et par vaux continuellement. Je m'implique dans la vie associative locale, donne de mon temps pour d'autres. Je suis à l'écoute. J'ai changé, et sans fausse modestie, je crois que je suis devenue une meilleure personne.

 

Il est probable qu'un jour ou l'autre, j'aurais envie de reprendre une vie professionnelle. Et je me demande si tout ce que j'ai appris de moi, tout ce que j'ai développé au fil de ces dernières années, aura un sens alors. Pourrai-je valider mes acquis de cette expérience ? Des recruteurs estimeront-ils que ces années ne constituent pas un trou dans mon curriculum ? Considéreront-ils que je me serais formée, auto-formée, et que j'aurais développé des compétences utiles dans une entreprise ?

On sait bien que dans les dernières décennies, les femmes qui faisaient le choix de s'arrêter de travailler pendant les jeunes années de leurs enfants avaient ensuite du mal à retrouver un emploi. On les jugeait dépassées, on estimait qu'elles n'étaient plus "recrutables". Mais aujourd'hui, le monde a changé, les attentes de la société aussi. Les recruteurs ont-ils, eux, revu leurs grilles de sélection ? Comment évaluent-ils désormais les parcours de vie des uns et des autres ? Comment considèrent-ils les profils jusque-là classés "hors normes" ?

 

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