J'ai découvert l'auteur écossais Peter May lorsque je vivais en Écosse. Sa trilogie écossaise m'avait séduite tant elle décrit bien l'ambiance et les paysages de ce pays. J'ai lu d'autres romans de cet auteur, qui m'ont moins enthousiasmée. Mais peu importe. Là n'est pas le propos.
Peter May, qui réside en France depuis de nombreuses années, publie ces jours-ci un roman, "Quarantaine". De ce fait, il accorde des interviews à la presse française. Il fait sa promo, normal. La semaine passée, Libération l'interviewait (article accessible ici : Peter May, noir prémonitoire). Il y raconte notamment, sa façon de travailler. Il dit : "Il me faut six à huit semaines pour écrire un roman. Je m’enferme dans mon bureau et ma femme laisse les plats devant ma porte".
Pendant sa phase d'écriture, Peter May n'y est pour rien ni personne. Le monde peut s'écrouler, il n'y a que l'écriture qui compte. Et ça fonctionne parce que l'épouse de l'artiste est suffisamment respectueuse des règles édictées par son mari pour gérer le reste, et au passage, lui servir peu ou prou de larbin. Elle lui laisse les plats devant la porte. Manifestement, il ne voit pas où est le problème. Il le dit à la journaliste de Libé. Ça ne fait pas tilt dans son esprit qu'une phrase telle que celle-ci publiée dans les colonnes d'un quotidien national raconte un Peter May pas tout à fait en phase avec son époque et à tout le moins machiste au possible.
"L'intendance suivra", semble-t-il penser. Il s'enferme dans son bureau et laisse son épouse - l'intendante - s'occuper de tout. Il trouve normal qu'elle cuisine pour lui et dépose ses repas devant sa porte, lui qui n'a manifestement pas de temps à gâcher à la table familiale et ne saurait même pas se déplacer jusqu'à la cuisine pour se servir une assiette. Il se vante de cela. Quel genre d'hommes peut se targuer d'avoir une épouse qui dépose ses repas à la porte de son bureau pour ne pas le déranger pendant son processus créatif ?
Dans le monde qui nous entoure, il y a les rôles-modèles et il y a les autres. Ceux à qui on se refuse de ressembler, ceux dont on sait des traits de caractère ou des comportements qui nous rebutent.
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