mardi 1 octobre 2019

PMA : ne pas crier victoire trop vite !

Les opposants considèrent que faire ce choix de société, c'est considérer que les pères seraient inutiles. Qu'au fond, ils auraient un rôle négligeable, que l'on pourrait très bien s'en passer. Pourtant, vendredi dernier, l'Assemblée nationale a voté en première lecture l'amendement au texte de loi de bioéthique relatif à l'ouverture de la PMA à toutes les femmes. On pourrait donc dire "ouf, ça y est, la France entre dans la modernité et la reconnaissance de toutes les femmes". 

Oui mais voilà, c'est pas encore gagné ! Une longue liste de couacs pourrait encore ralentir voire anéantir le processus :
1. Il ne vous aura peut-être pas échappé que seuls 75 députés ont participé à ce vote. Pour mémoire, l'Assemblée nationale regroupe 577 députés. On est donc en droit de se demander ce que toutes ces personnes avaient de mieux à faire que de participer au vote d'un texte majeur en matière de choix de société. La bioéthique me semble un sujet autrement plus important que, par exemple, la limitation de vitesse à 80 km/h (cela dit, je n'ai pas vérifié combien de députés étaient présents à l'Assemblée le jour de ce vote-là). 75 députés donc, qui ont voté ainsi : 55 en faveur de cet amendement, 17 contre et 3 abstentions. 75 députés pour décider de l'avenir de la société. La démocratie a une drôle d'allure, vue sous cet angle-là.

2. Le vote s'est fait à main levée. C'est Richard Ferrand, président de l'Assemblée, qui compte. Il se murmure qu'il aurait faussé les résultats du vote (voir vidéo ci-dessous). Que ce soit vrai ou non, alors que ce texte de loi n'en est qu'à ses débuts de discussion, on sent poindre un climat malaisant pour l'avenir de ce texte.



3. Le projet de loi de bioéthique va suivre un cheminement parlementaire classique : il est ces jours-ci en cours de discussion et de vote en première lecture à l'Assemblée nationale. Puis il passera sous les fourches caudines du Sénat, avant de revenir entre les mains des députés. Autant dire que le texte aura de nombreuses occasions d'être remanié, revu et corrigé. Tout mis bout à bout, la victoire n'est pas acquise et la Manif pour tous a encore du temps pour développer son lobbying contre cette possibilité offerte à toutes les femmes.

Lire aussi :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire