Véronique est la maman de deux garçons de 8 et 5 ans. A mesure qu'ils grandissent, elle se pose des questions sur leur participation aux tâches ménagères. Elle raconte : "Je me suis longtemps cachée derrière le fait qu'ils
étaient trop petits et que leur boulot d'enfant était de jouer et pas
de ranger. Maintenant qu'ils ont un peu grandi, on essaie d'introduire
des petites choses : ne pas laisser la salle de bain sens dessus dessous
après la douche, mettre le linge au sale, mettre le couvert de
temps en temps, ranger ce qui traîne par terre dans la chambre, ne
serait-ce que pour accéder au lit, ranger son
pyjama le matin... Mais c'est encore très balbutiant, et bien sûr la tentation de faire soi-même pour aller plus vite est très forte".
Par ailleurs, Véronique ne s'appuie pas sur l'éducation qu'elle a elle-même reçue étant donné que sa mère ne travaillait pas. Elle admet : "Du point de vue de
notre éducation aux tâches ménagères, nous étions à un degré quasi zéro
de la participation. Nous mettions le
couvert, et je crois que c'est à peu près tout". Elle se souvient n'avoir participé à la cuisine que pour la pâtisserie. "Et c'est vrai que mes
frères n'étaient pas vraiment associés", précise-t-elle.
Côté ménage, c'est bien simple : "on ne faisait rien", dit-elle, "à part éventuellement ranger nos chambres - ce que je faisais mal - et mettre le linge sale dans les panières". A l'adolescence toutefois, la mère de Véronique lui a appris à repasser, "mais plutôt dans la perspective d'un repassage d'urgence, pour une fringue dont j'aurais besoin, mais c'était quand même elle qui faisait 99% du boulot". Ses frères, eux, n'ont à son souvenir pas eu droit à cet apprentissage.
Signe de la gestion maternelle exclusive de la maison, Véronique se rappelle que "les rares fois où (sa) mère s'absentait, elle mettait des affiches partout sur le lave-vaisselle et la machine à laver parce que personne ne savait s'en servir. Et elle devait préparer des repas à l'avance". Bilan des courses : "quand nous avons quitté la maison familiale, nous étions des vrais handicapés des tâches ménagères".
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