mardi 17 novembre 2020

Ce que notre corps dit de nous

L'apparence physique ne fait pas tout. Mais soyons honnête, on préfère toujours regarder les gens beaux, plutôt que ceux que la nature n'a pas gâtés. Évidemment, ce qui est beau pour l'un ne l'est pas nécessairement pour son voisin. Et c'est tant mieux bien sûr. 

Mais quel rôle joue la beauté dans la vie des gens ? Parvient-on plus facilement à réaliser ses rêves, à aller au bout de ses ambitions, quand on est beau, que quand on ne l'est pas, ou quand on l'est moins ? Si l'on regarde les femmes puissantes de notre époque, quel rôle leur apparence physique a-t-elle joué ? Les femmes belles sont-elles plus à l'aise dans leurs ambitions que ne le sont les femmes sur lesquelles on ne se retourne pas ? Peut-on être une femme puissante, ambitieuse, carriériste, cheffe d'entreprise, artiste reconnue, si l'on a un physique passe partout ?

Sur France inter ce matin, Debbie Harry, la chanteuse du groupe Blondie, l'affirmait : "la beauté donne un certain privilège". Avantagée, sans nul doute Debbie Harry l'aura été par son visage hors du commun et son allure incroyable. Elle reconnaît elle-même avoir admiré les Marilyn Monroe, Brigitte Bardot et autres superbes femmes qu'elle regardait dans sa jeunesse. Sans doute a-t-elle été influencée par ces femmes. Mais la mère de Debbie Harry lui disait : "ne mise pas tout sur son physique". La chanteuse, qui publie son autobiographie - Face it -, reconnaît que "c'était un bon conseil".

 

Alors ok, ne pas miser sur son physique pour avancer dans la vie est une sage philosophie. Pour autant, comment nier que notre allure, notre apparence ont nécessairement un rôle dans nos parcours ? Ne serait-il du coup pas un peu hypocrite de continuer de marteler que ce qui compte, c'est la beauté intérieure ? Évidemment, dans sa vie, on préférera avoir face à soi une personne au physique moyen et à la personnalité attachante plutôt qu'une personne physiquement magnifique mais absolument insupportable...

Quoi qu'il en soit, si chacun d'entre nous regarde en arrière, scrute sa propre histoire, peut-il déterminer, lister ce qui, dans sa vie, a été influencé par des considérations physiques ? Serait-on qui l'on est avec un corps différent ? Qu'est-ce que notre corps dit de nous ? Comment détermine-t-il qui on est ?

Bien sûr, le physique n'enlève pas le talent, les compétences, l'intelligence. Et nul ne devrait être entravé dans son parcours personnel ou professionnel parce que son corps ne correspond pas aux diktats physiques en vigueur. Mais comment lutter efficacement contre cela ? Comment réduire le pouvoir de l'image, a fortiori dans notre monde d'aujourd'hui, où l'on croule en continu sous un flot sans fin d'images ? Comment permettre enfin à chacun d'évoluer sans que son corps n'influence d'une quelconque façon son parcours ? Debbie Harry aurait-eu la vie que l'on sait si elle avait eu un corps considéré quelconque ?

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2 commentaires:

  1. Il y a des tas d'enquetes sociologiques qui indiquent qu'il y a bien une prime à la beauté ET à la minceur. Je pense qu'une partie de la réponse réside dans l'exposition dans les médias et sur les réseaux sociaux à des physiques différents, mais aussi à des campagnes de communication 'un peu choc' comme on peut le voir dans la prévention routière. Dans le domaine professionnel, je suppose que les choses bougeront plus lentement. Pour en revenir à l'importance du physique dans la réussite professionnelle, on a de beaux exemples dans le show-biz de personnes aux physiques quelconques qui sont devenues des stars sans doute parce qu'ils ont du lutter pour s'affirmer dans le milieu et qu'ils avaient du talent incontestablement (en vrac : Elton John, Freddy Mercury, Jacqueline Mailland, Lady Gaga...). Dans le monde politique, il y a eu de multiples exemples : Margaret Thatcher, Francois Hollande, Nicolas Sarkosy, Angela Merkel, Laurence Parisot,...Dans les deux exemples cités, on est d'accord qu'il ne s'agit pas de professions lambda et que ces exemples montrent des personne d'un age certain (sauf Lady Gaga) et d'une génération qui n'était peut-etre pas aussi sensible à l'image.Personnellement, quand je recrute, je me penche sur le CV, sur l'expérience acquise et le savoir-etre. Peu m'importe l'age, le poids, la taille, la couleur de peau et le sexe,je cherche des compétences à appareiller à une organisation. Je ne suis pas une exception, en tout cas, en Ile de France où certains secteurs sont en tension.

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  2. Merci pour ce commentaire et ce retour d'expériences.
    J'avais tout comme vous ces exemples politiques et artistiques en tête.
    Je me demande en revanche si ces critères valent à part égale entre les hommes et les femmes. Dans le domaine de la chanson ou du cinéma par exemple, je peux bien plus facilement dresser des listes d'hommes au physique peu avantageux que je ne peux le faire pour les femmes. (Dans le domaine politique, il est moins honnête intellectuellement de dresser des listes étant donné qu'il y a encore aujourd'hui beaucoup moins de femmes occupés de hautes fonctions que d'hommes). Il est probable que je manque d'objectivité, mais j'ai le sentiment que l'on parvient bien plus facilement à faire abstraction du corps de l'homme que de celui de la femme.

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