En cet automne inédit, qu'est-ce qui différencie les femmes des hommes en France ? Depuis quinze jours, depuis l'assassinat de Samuel Paty, pas une seule journée ne s'est passée dans la sérénité. Vous ne vous êtes jamais levés le matin sans découvrir une nouvelle catastrophe. A croire que les bonnes nouvelles n'existent plus. Entre les attentats et les inquiétantes statistiques relatives au Covid, dans des registres évidemment très différents, c'est un déluge de mauvaises nouvelles. Mais ce qui m'intéresse ici, c'est la façon dont on accueille ces informations, selon que l'on est une femme ou un homme.
Ces derniers jours, j'ai écouté/lu avec attention tout ce qui me tombait sous la main ou dans les oreilles et il m’apparaît incroyable de constater que pendant cette période accablante, si les hommes sont taiseux ou critiques ou en colère, les femmes, elles, n'ont de cesse de ne réagir qu'au travers d'un prisme particulier, celui des enfants. Qu'elles soient mères ou non, elles analysent l'époque que nous vivons par ce biais-là : quel monde va-t-on laisser aux enfants ? Dans quel monde les fait-on vivre ? Elles pensent à l'avenir, si incertain, elles pensent aux jeunes générations, au merdier dans lequel on les fait évoluer. Il en est même - des mères - qui disent qu'elles donneraient cher pour remettre leurs enfants dans leur ventre, pour être en mesure de les protéger. Ramener ces enfants là d'où ils viennent, dans la chair de leur chair, parce qu'alors ils ne verraient pas la folie du monde, ils seraient à l'abri.
Je ne peux pas croire que les hommes ne pensent pas à la protection des enfants, que ça ne fait pas partie de leurs préoccupations. Mais ils ne le disent pas. Les enfants ne font jamais - ou si rarement - partie de leurs discours. Pourquoi ?
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