vendredi 27 juillet 2018

Le pourquoi du comment du burn-out maternel

En décembre 2016, la Ligue des Familles publiait un baromètre selon lequel "près d'un parent sur quatre ressent souvent, voire en permanence, le besoin de lâcher prise, de laisser tomber et d'échapper à ses responsabilités parentales". Un parent sur quatre, cela semble énorme.

Ce chiffre est repris par la psychologue Etty Buzyn qui, dans son livre "Quand les mères craquent", décortique les raisons pour lesquelles les parents, et majoritairement les mères, sont de plus en plus atteints de burn out. De son point de vue, c'est tout un ensemble de facteurs qui amène à ce "craquage". Des facteurs traités isolément ou de façon combinée au fil de ce blog, soit-dit en passant.



1. Parce que les grossesses sont désormais choisies et décidées, "l'enfant "décidé" a l'obligation implicite d'être en tout point parfait", écrit-elle. Si bien que la réussite de l'enfant devient une obsession pour ses parents qui s'impliquent bien plus que ce n'était le cas dans les générations précédentes. "D'éducateurs, les parents deviennent coachs personnels".

2. Si la mère a désormais dans la majorité des cas une vie professionnelle dans laquelle elle s'investit, son rôle à la maison n'a guère évolué. Elle est toujours la maîtresse de maison, avec tout ce que cela suppose en matière de tâches domestiques et de charge mentale. Par le passé, le père ramenait l'argent à la maison et la mère se chargeait des tâches domestiques et familiales, point. Avec l'arrivée des femmes dans le marché du travail, "on est passé de l'autorité paternelle, incarnée par le père, à l'autorité parentale, répartie entre les deux parents", écrit la psychologue. "Les pères sont nombreux à ne plus savoir se positionner". Le sociologue Jean-Paul Kaufmann va même plus loin et considère qu'aujourd'hui, "le père ne fait plus peur, ce sont les femmes qui sont porteuses de l'autorité. Et de l'angoisse, car cette charge les angoisse".

3. Parce que le bébé est aujourd'hui décidé, s'instille dans l'esprit des parents "la conviction qu'il doit répondre à une sorte de label de qualité". Or "il est dangereux de penser que parce que nous l'avons décidé, l'enfant se doit d'être conforme à nos attentes". Il nous surprendra nécessairement et apportera son lot d'imprévus.

4. Même si certains couples parviennent à une forme d'équilibre en matière de partage des tâches domestiques, c'est majoritairement sur les épaules de la femme qui repose la charge mentale. Monsieur veut bien faire les courses mais il a besoin qu'on lui prépare une liste... "J'ai toujours en tête ce qu'il y a à faire, et tout mon quotidien s'organise constamment autour de ces multiples exigences de notre vie familiale. Lui pense d'abord à son travail, et quand il lui reste un peu de temps disponible, il me demande s'il peut m'aider à gérer ceci ou cela", raconte Sandrine qui ajoute : "je ne veux pas d'un assistant, j'ai besoin de quelqu'un avec qui je puisse partager certaines responsabilités, sur un pied d'égalité".

Tout mis bout à bout et ajouté à cela les problématiques d'ordre professionnel, des mères craquent. Etty Buzyn leur prescrit des remèdes de bon sens - parler, se faire aider, prendre du temps pour soi, nouer des relations apaisées avec ses enfants, poser des limites et s'y tenir, relâcher la pression, impliquer davantage le père au quotidien et surtout peut-être, ne pas s'attendre à de la gratitude...

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