Chimamanda Ngozi Adichie est une écrivaine nigériane. Féministe, elle l'est depuis toujours. Sa conscience politique s'est forgée sur ce principe. Elle ne comprend pas qu'il faille être mariée pour être prise au sérieux, elle ne comprend pas que l'on ne vous adresse pas la parole si vous êtes une femme dans son pays d'origine. Elle ne comprend pas qu'il faille assumer toutes les corvées de la maison quand on est une femme et même si on a le même niveaui de diplôme, la même éducation que son mari.
"Je connais une célibataire nigérianne qui, lorsqu'elle se rend à une
conférence, porte une alliance parce qu'elle souhaite - selon ses
propres termes - "inspirer du respect" à ses collègues. (...) Je connais
des jeunes filles qui subissent tant de pressions pour se marier - de
leurs parents, de leurs amis ou même de leurs collègues - qu'elles en
viennent à faire de très mauvais choix", écrit-elle dans son manifeste "Nous sommes tous des féministes" (titre très mal traduit de l'anglais puisque son idée, c'est que "nous devrions tous être féministes", ce qui n'est pas véritablement la même chose...), paru en 2014.
Ce qui est certain, c'est que des femmes ont encore le réflexe, dans le monde d'aujourd'hui, au Nigeria comme partout dans le monde, de se marier parce que c'est la norme. Pas par amour, pas par conviction religieuse, mais parce qu'on les regardera différemment une fois mariées. Par dépit, pour rassurer les parents, parce qu'il faut bien en passer par là. Ou parce que ça apporte implicitement un peu de sécurité, financière et matérielle. Sans compter celles qui brûlent d'envie d'avoir un enfant mais ne conçoivent pas de l'élever seule. Mieux vaut être seul que mal accompagné, dit-on pourtant. Vraiment ?
La pression sociale est telle que nombreuses sont les femmes qui s'engouffrent encore dans le mariage pour que le refrain "tu vas finir ta vie toute seule" cesse enfin, au Nigeria certainement mais à coup sûr en France également.
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