« Maintenant que Rachel (de Friends) et Miranda (de Sex and the city) exhibent leurs bébés et que Madonna et Catherine Zeta-Jones se font
photographier en trimballant leur mouflet avec la désinvolture que confère un
sac Prada, une nouvelle pression s’exerce sur nous. Vous pouvez avoir
l’illusion – ô combien dangereuse – qu’il est possible d’être une mère aimante
qui, de surcroît, travaille, tout en restant chic et digne de paraître dans Gala. C’est aussi faux que de croire qu’une
femme active peut se transformer en fée du logis qui allaite en toute sérénité
simplement parce qu’elle a accouché ».
Dans « Comment ne pas être
une mère parfaite » - publié en 1986 et réédité au début des années 2000,
la journaliste britannique Libby Purves tente, souvent avec humour, de décrire
ce qu’est vraiment la vie de mère au quotidien. Et cherche à montrer, avec
force anecdotes, à quel point il est vain de vouloir tout faire bien. Une perte
de temps, estime-t-elle, préférant le ludique, le pratique, le système D et
l’entraide.
Elle raconte aussi comment elle a
tant bien que mal concilié sa vie professionnelle et sa vie de maman. « Le fait de travailler implique
simplement de faire d’innombrables compromis et de renoncer à son temps libre »,
explique-t-elle. « Ça demande de
l’organisation et beaucoup de sacrifices. C’est rarement un choix égoïste, à
quelques exceptions près. Mais ne vous attendez pas non plus à ce que l’on ait
pitié de vous. Peu de gens oseront vous dire en face que « vous avez
les dents longues », mais beaucoup
le penseront tout bas en faisant la vaisselle. Ils oublient que vous aussi,
vous avez de la vaisselle à faire. Et qu’elle vous attend toujours à la fin
d’une longue journée de travail. »
Libby Purves témoigne également à
propos de la culpabilité que ressentent forcément, à un moment ou l’autre, les
mamans. « Quand mes enfants étaient
petits, je supportais de les laisser pleurnicher quand je travaillais pour eux,
que je changeais les draps du berceau ou que j’étendais une lessive, mais ne
supportais pas d’entendre ce même bruit pendant que je lisais le journal. De
même, maintenant, je suis incapable de les laisser pour aller nager ou faire
une promenade. C’est supportable quand il faut que j’aille travailler, mais dès
qu’il s’agit de mon plaisir, c’est affreux. (…) Je me sens toujours coupable quand je ne rentre pas tout de suite à la
maison après le travail, mais je me sens aussi exaspérée de ne jamais rien
pouvoir faire sans les enfants. »
Qu’en est-il de son mari ?
On ne le saura pas. Car si la journaliste détaille, pendant 250 pages, l’art
d’être maman, le recours aux nounous, la vie quotidienne avec enfants, elle
n’évoque pour ainsi dire pas du tout le rôle que peuvent/doivent avoir les
pères. Comme si l’arrivée du bébé ou l’éducation de leur enfant ne les
concernait pas. Quand bien même ce livre a initialement été publié il y a 30
ans, cette omission n’en demeure pas moins hallucinante.
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