Dans une interview accordée à l'hebdomadaire Télérama dans son édition du 26 juillet, l'actrice Fanny Ardant considère que l'intolérance gagne s'agissant des moeurs, "alors que chacun", estime-t-elle, "devrait comprendre que l'appartenance sexuelle, comme l'apparence sociale, d'ailleurs, n'a plus aucune importance". Elle ajoute : "Agir comme un homme, comme une femme, qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Et pourtant, sur votre passeport, les éléments que la société vous somme de fournir, outre votre nom et votre âge, sont votre nationalité et votre sexe. Est-ce que ça vous définit pour autant ? Absolument pas..."
Combien de fois a-t-on entendu dans un film ou autre cette sommation : "sois un homme" ou "une fille ne fait pas ça" ? Une différenciation des sexes presque plus insidieuse que les éternels : "les filles jouent, les garçons aux petites voitures"; "les filles aiment le rose et les garçons le bleu".
La directrice de la crêche où sont allés mes enfants avait banni le rose et le bleu de son établissement. Elle souhaitait se battre contre ces clichés, en avait fait son cheval de bataille.
Dans un autre style, il y a quelques années, un de mes amis, père de deux adolescentes, avait passé tout l'été avec du vernis sur les ongles, pour faire comme ses filles. C'était anecdotique, mais efficace.
Cependant, on a beau, tous autant que nous sommes, avoir conscience de cette nécessité de lutter contre les clichés, on baisse forcément la garde à un moment ou à un autre. Fanny Ardant, elle-même, le reconnaît : "moi qui ai l’air d’une donneuse de leçons, je suis, comme tout le monde,
bourrée de clichés. A un magazine qui me demandait quel homme
j’aimerais être, j’ai répondu – non sans malice, tout de même : « Un macho ! » Et à la seconde question, « Est-ce que vous vous occuperiez des tâches ménagères ? », j’ai surenchéri : « Moi, mec, faire la vaisselle et passer l’aspirateur, ah non ! » Consternation générale..."
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