mardi 22 mai 2018

En finir avec l'auto-flagellation

Mea culpa, mea maxima culpa...

Dans le monde de 2018, à tout le moins en France, il faut se responsabiliser. Quoi qu'il arrive, vous serez - au moins en partie - responsable. C'est comme ça.

Les cookies sont trop cuits ? C'est de ta faute, tu n'avais qu'à surveiller le four.
Ton môme s'est chamaillé avec un camarade de classe ? C'est de ta faute, tu ne lui as pas enseigné qu'il fallait se faire discret.
Ta voiture est en panne ? C'est-à-dire que si tu l'avais emmenée à la révision à temps, ce ne serait pas arrivé.
Tu n'as pas rendu ton dossier à la date prévue ? Cherche pas, tu es responsable de ce retard : tu n'as pas été suffisamment efficace.
Tu culpabilises ? Tant mieux, à l'avenir tu veilleras à être meilleur(e). Oui, parce qu'au cas où tu n'aurais pas encore compris, c'est comme ça la vie : tu ne fais jamais assez bien. Donc, tu dois culpabiliser ne pas être assez bon et tu dois travailler à t'améliorer. Tu dois viser la perfection, quel que soit le sujet. Tu ne dois pas chercher à améliorer tes performances. Non, ça, ça ne suffit pas, c'est trop petit joueur : tu dois atteindre la perfection. Et tant que tu n'y es pas parvenu, alors tu dois culpabiliser.

J'observe autour de moi des dizaines de personnes atteintes de cet espèce de syndrome des temps modernes. Des personnes que je cotoie de près ou de loin et chez lesquelles cette recherche de l'excellence est hautement palpable. Et qui bataillent, sur tous les fronts, quitte à s'en rendre malades et guettent les retours positifs à chacune de leurs actions, avides de s'entendre dire qu'elles sont les meilleures. A défaut, elles auront une fâcheuse tendance à s'excuser : "désolée les enfants, ce soir on mangera des coquillettes, je n'ai pas eu le temps de faire les courses". (bon ok, très mauvais exemple : les enfants adorent les pâtes)

Sauf que, forcément, on ne peut pas être le meilleur, on est trop nombreux dans la course. On ne peut pas lutter sur tous les fronts, être au taquet dans tous les domaines, irréprochables quoi qu'il arrive. A l'impossible, nul n'est tenu, dit l'adage.
Ca ne veut pas dire pour autant qu'il faille baisser les bras à la première difficulté rencontrée ou ne s'impliquer dans rien. Ca veut juste dire qu'il est préférable de voir le verre à moitié plein, qu'il vaut mieux lâcher du lest, ménager sa monture... Vous choisirez l'image qui vous convient le mieux. Mais faire au mieux, dans les limites du raisonnable, en avançant étape par étape.

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