Dans les pays d'Europe du nord,
on n’a que faire du présentéisme au bureau. Il n’existe pas non plus les
distinctions que nous pouvons avoir en France et qui font que dans l’Hexagone,
les cadres s’assoient copieusement sur l’idée des 35 heures. A tout le moins,
ils ne comptent pas leurs heures. Et, s’il leur arrive de quitter le bureau un
peu plus tôt que d’habitude, ils ne manqueront pas d’entendre la fameuse
blague : « tu as pris ton après-midi ? »
Au Royaume-Uni, la
réalité est tout autre : si vous avez fait des heures supplémentaires
pendant la semaine, pas de souci, vous partirez plus tôt le vendredi. Je
schématise à peine. C’est ce que l’on appelle le « flexitime ». C’est ainsi que Bill, chaque semaine, s’offre les vendredis après-midi et accompagne ses
filles à la piscine. Cela ne pose de problème à personne, pas plus que cela ne
lui a porté préjudice à l’époque où la société pour laquelle il travaille, ayant
quelques difficultés, a du réduire sa masse salariale. A
partir du moment où il fait son job, quel problème peut-il y avoir s’il n’est
pas au bureau le vendredi après-midi ? Il est pourtant salarié à
temps plein. Inutile de dire que la communauté française résidant dans les pays
où l’on réfléchit de la sorte n’en croit pas ses yeux et a du mal à se fondre
dans le moule, continuant, « à la française », à multiplier les
heures au bureau, le présentéisme faisant loi.
Le hic, c’est que l’on ne peut pas se trouver à son bureau
et auprès de ses enfants en même temps. Quand, à la française, on multiplie les heures passées au bureau, que cela se justifie par la charge de travail ou non, on n'est pas auprès des siens. C'est ainsi que la dessinatrice Emma écrit dans sa dernière BD (voir post publié hier ici-même : Emma... on y retourne ! ), que "pour nous tous, le temps personnel et familial devrait être le point culminant de nos échelles de valeurs, et le temps de travail, un simple moyen d'y parvenir". De son point de vue, il faut cesser de "valoriser le fait de sacrifier du temps libre à nos entreprises" et il faut travailler moins.
D'autant que, comme le rappelait la journaliste Lisa Beaujour en avril dernier, le présentéisme coûte cher aux entreprises :
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