mercredi 31 mai 2017

Médecins : la féminisation de la profession pose question

Le problème des femmes ambitieuses, ou en tout cas, l'un de leurs problèmes, c'est leur mari. Un homme à la carrière florissante ne se préoccupera guère de la nécessité de sa présence à la maison et de son implication dans la vie de famille. L'intendance suivra... 
Selon l'universitaire américaine Anne-Marie Slaughter, les femmes évoluant dans un milieu professionnel de haut niveau ne discutent jamais du besoin qu'elles ont d'avoir quelqu'un partageant leur vie qui prenne soin de la maison et de la famille. Jamais elle n'a entendu, assure-t-elle aussi dans son essai "Unifinished business", un interviewer demander à une femme cheffe d'entreprise quand son mari a décidé de faire passer sa carrière après celle de sa femme.

En France, il est un secteur d'activité qui semble un contre-point intéressant : les médecins. Aujourd'hui, selon le Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS), 43,5% des médecins sont des femmes. Cocorico ! On est presque à la parité. On devrait se réjouir : dans ce secteur comme dans d'autres, les femmes, peu à peu, prennent la main. 

Pourtant, force est de constater que cette féminisation du corps médical pose problème.
Au siècle dernier, le médecin était encore le notable du village, quelqu'un de hautement considéré. C'était un homme, dans l'écrasante majorité des cas. Et son épouse restait à la maison, assurant généralement son secrétariat.

Aujourd'hui, la donne a changé. On se doute bien que les compagnons de ces 43,5% de femmes médecins ne sont pas hommes au foyer. Ni secrétaires. Ils ont des aspirations professionnelles, les bougres.

Les médecins libéraux, en France, disposent de ce que l'on appelle la liberté d'installation. Ils peuvent ouvrir leur cabinet où ils le souhaitent. Cela vaut donc pour les femmes médecins qui, on le comprend, préfèrent ouvrir un cabinet médical dans un secteur où leur mari pourra lui aussi travailler. On comprend pourquoi certaines zones rurales ou non sont peu à peu désertées. Régulièrement, il est question de légiférer pour en finir avec cette liberté d'installation et contraindre les médecins à aller s'installer dans des zones dites défavorisées, voire désertifiées, médicalement parlant. Du point de vue politique, cela s'entend. Il s'agit d'aménagement du territoire, de permettre à l'ensemble de la population d'accéder aux soins. A ceci près qu'en 2017, le médecin n'est plus un notable dont l'épouse reste sagement à la maison. Il/Elle a besoin que sa compagne/son compagnon puisse également travailler, s'épanouir professionnellement. A fortiori, possiblement, si le médecin des deux est la femme.

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