mardi 19 octobre 2021

Le culte de la jeunesse et de la beauté des femmes

A chaque semaine sa petite polémique plus ou moins bien sentie. Cette semaine, il semble que les regards se focalisent sur les acteurs français Vincent Cassel et Romain Duris. En cause : leurs relations amoureuses dans la vraie vie ou à l'écran. Dans le cas de Vincent Cassel, voici un homme de 55 ans, marié à la mannequin Tina Kunakey, de trente ans sa cadette. Le couple pose pour une campagne de publicité de la marque de vêtements The Kooples (voir photo). Qu'ils soient ensemble à la ville, c'est leur affaire, mais, estime par exemple la journaliste Mona Chollet, le souci de cette pub réside dans le fait qu'elle perpétue "le double standard de la séduction et la domination de l'homme par l'âge dans le couple".

Phénomène équivalent s'agissant de Romain Duris, apprend-on, puisque dans le film Eiffel, l'acteur de 47 ans incarne Gustave Eiffel, tandis que Emma Mackey, âgée de 20 ans de moins que lui, incarne son amante, Adrienne Bourgès. On choisit donc un couple d'acteurs ayant 20 ans d'écart pour jouer le rôle d'un couple historique qui, lit-on, n'avait que 9 ans d'écart. Autrement dit, on fait le choix d'une femme bien plus jeune que dans "la vraie vie", "bien plus jeune" signifiant "forcément bien plus jolie et séduisante" qu'Adrienne Bourgès ne devait l'être en réalité.

Ces deux couples incarneraient ce que l'on reproche communément au monde du cinéma : culte de la jeunesse et de la beauté des femmes, sommées de ne pas vieillir, de rester fraîches, d'une part et maturité assumée du côté des hommes, d'autre part. Cette vision patriarcale des relations de séduction dans le monde du cinéma ne ferait que nuire à la société car ne donnant toujours à voir que cette forme-là d'amour : une jeune femme magnifique aux pieds d'un homme brillant et bien plus âgé qu'elle. Les féministes critiquant ce travers du cinéma reçoivent évidemment une volée de bois vert sur le mode : on a le droit d'aimer qui on veut, l'amour n'a pas d'âge, etc. C'est sûr, on peut bien aimer qui l'on veut. Simplement, le storytelling ambiant nous ramène toujours, collectivement, à cette idée qu'il est normal que dans les couples hétérosexuels, la femme soit plus jeune que l'homme. Il n'y a qu'à se rappeler ce que le monde entier pense du couple Macron pour le comprendre : la "norme" socialement intégrée est que la femme est plus jeune que l'homme. L'inverse continue de poser question.


Lire aussi :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire