Échange online récent avec une copine :
Elle : ce "la covid", franchement !
Moi : oui, hein... comme si toutes les catastrophes devaient nécessairement être féminines.
Elle rit : ah ah ah, je n'avais pas vu ça comme ça.
Et puis aujourd'hui, je lis ce post de la dessinatrice Emma sur Twitter :
Bon, elle caricature sans doute un peu mais dans le fond, elle est plutôt dans le vrai. Dès que l'Académie française a évoqué le genre féminin de l'épidémie, dans les médias, très clairement, la bascule s'est opérée en quatrième vitesse. Le covid est devenu la covid. En ce qui me concerne, on se rebelle comme on peut, j'ai décidé que je ne dirai jamais la covid.
Et, en toute honnêteté, j'ai aussi du mal à dire "autrice", je préfère "auteure". Je trouve cela plus joli à l'oreille. Mais je reconnais tout à fait que c'est un raisonnement idiot, je ne me suis jamais interrogée sur l'esthétique des mots directrice, actrice, factrice, narratrice, délatrice,... Je n'ai jamais imaginé dire directeure, acteure, facteure, narrateure, délateure... Ça n'aurait ni sens, ni justification. A la fois, on ne dit pas non plus doctrice pour le féminin de docteur. Quelques recherches linguistiques me seraient utiles.
Quoi qu'il en soit, qu'est-ce qui fonde l'acceptabilité de "la covid" versus celle de "autrice" dans l'esprit du commun des mortels ? Pourquoi "la covid" ferait plus facilement consensus que "autrice" ? Qu'est-ce qui dérange dans la féminisation des noms ? S'il est besoin de le préciser, il ne s'agit pas de féminiser pour faire rager les hommes, mais par bon sens, pour rendre lisible le fait que les femmes se sont emparées de certains métiers, de certains rôles dans la société et qu'il apparaît juste et légitime de les reconnaître. Non, les hommes ne sont pas seuls à écrire des livres. Des milliers de femmes le font aussi. Il est donc juste qu'elles puissent se dire autrices.
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