Quand un homme se permet une remarque ou un geste déplacé à propos ou sur une femme, il se défend souvent ainsi : "ça va, c'est de l'humour". Bien sûr. Laurent Baffie n'échappe pas à la règle qui, ce week-end dans l'émission de Thierry Ardisson, Salut les terriens, se permet de remonter la jupe de la chanteuse Nolwenn Leroy en justifiant : "faut du cul, faut du cul". La chanteuse explique alors que Laurent Baffie est son ami depuis longtemps. Ok. Donc quand vous avez des amis de l'autre sexe depuis longtemps, vous acceptez qu'ils essaient de montrer votre corps. Normal... Cela dit, tant que ça relève de sa vie privée, c'est son problème. Là, ça se passe à la télé.
Là-dessus, Ardisson fait mine de gronder Baffie avec cet argumentaire délirant : "c'est une maman". Donc, si elle n'avait pas d'enfant, ce ne serait pas un problème de soulever sa jupe ?
Ajoutons que Nolwenn Leroy est la seule femme sur le plateau, entourée de Baffie, Ardisson, Michel Fugain visiblement gêné par l'incident, Nicolas Dupont-Aignan et Vald. Personne ne s'offusque de ce qui se passe. En France, en 2017, on peut donc faire ce genre de chose sur un plateau de télévision sans que ce ne soit dénoncé de suite par les personnes présentes...
Le CSA s'est néanmoins emparé de l'affaire, alerté par des spectateurs. Depuis, Baffie joue les victimes en demandant sur Twitter qui vient à sa "lapidation" et Ardisson déblatère sur le CSA dont il ne reconnaît pas l'autorité. On déplace donc le sujet en évitant soigneusement de se poser la question : a-t-on le droit, en 2017, de banaliser ce genre d'attitudes ? Il s'agit-là d'une agression sexuelle et ce n'est pas un gros mot. A quel moment Nolwenn Leroy exprime son consentement ? Si elle n'est pas consentente, elle est donc agressée. CQFD. Que ne dirait-on si une femme ouvrait la braguette d'un homme sur un plateau télé ?! Pourquoi, en vertu de quoi devrait-on laisser passer ce genre de choses ?
Baffie recevra-t-il de la part de Marlène Schiappa un texte de rappel à la loi comme cela a été le cas d'Hanouna au printemps dernier (lire ici) ? Ce serait utile. Et l'initiative prise alors par la secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes devrait être généralisée. Les femmes n'ont pas à tolérer ce type d'agissements. Leur corps n'appartient qu'à elle et ne pas réagir revient à banaliser ces faits, à les rendre acceptables, à nourrir l'idée des femmes asservies aux hommes.
Lire aussi :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire