C'est l'été. Cette période tant attendue de l'année, avec son lot d'ambiance festive, de barbecues, de festivals, de plages... et de tenues légères. Cette saison où la drague bat son plein, et le harcèlement aussi. A mesure que la chaleur s'installe, les jupes raccourcissent et les manches disparaissent. Pour autant, non, ce n'est pas une invite aux gestes et propos déplacés, que l'on ne se méprenne pas.
Ce week-end, Anaïs Bourdet, qui avait créé il y a 7 ans un recueil en ligne de témoignages de harcèlement et de violences faites aux femmes, "Paye ta shnek" a annoncé qu'elle arrêtait. A titre personnel, elle craque : en 7 ans, ce sont plus de 15.000 témoignages de femmes qu'elle a recueillis. En se portant à l'écoute de toutes ces femmes, elle a été dépositaire de trop de violence, de trop d'histoires. "Je n’arrive plus à lire vos témoignages et à les digérer", écrit-elle.
Et, à ce ras-le-bol personnel, s'ajoute une analyse plus que pertinente. Elle constate : "après balance ton porc, metoo, et toutes les prises de parole, il faut
passer à l’étape suivante. Témoigner ne suffit plus : rien n’a changé,
les hommes sont toujours aussi violents. Oui, les hommes. J’ai bien dit
les hommes. Toujours trop nombreux à nous traumatiser, toujours pas
assez nombreux à nous aider pour que ça pèse dans la balance". C'est vrai, au fond : à quoi bon continuer de dénoncer si ça ne suffit pas à faire bouger les lignes ? Si c'est pour ajouter des chiffres aux chiffres, des témoignages aux témoignages, à quoi bon ?
Quelle doit être, cela étant dit, l'étape suivante ? Quelles réponses donner aux femmes qui seront encore agressées cet été un peu partout, dans des bars, des concerts ? Que fait-on pour les protéger ? Quand les hommes cesseront-ils de se comporter en prédateurs ?
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