A plusieurs reprises, j'ai écrit à propos de ces femmes qui m'ont livré leurs témoignages, confié leurs histoires. J'ai plusieurs fois mentionné celles qui ont fait le choix, suite à leurs grossesses, de créer leur job, de monter leur entreprise pour travailler à leur rythme, de chez elles, de façon à être plus présente, mieux présente pour leurs familles, tout en faisant bouillir la marmite, autant que possible. Ces femmes-là ont tout de même opéré des virages professionnels parfois compliqués, souvent enthousiastes... Passionnées, dynamiques, créatives, elles ont foncé tête baissée pour que leur entreprise soit couronnée de succès, ne comptant que sur elles.
Et puis parfois, il y a des lendemains qui déchantent, des batons dans les roues qui vous entravent, à tout le moins vous ralentissent et vous font perdre confiance. Parfois, ces femmes-là ont voulu jeter l'éponge et reprendre un job alimentaire. Elles seraient moins présentes pour leurs enfants mais au moins elles pourraient payer les factures, se disent-elles. Pendant plusieurs années, elles ont accepté de gagner moins bien leur vie, voire de ne pas se payer, pour au moins faire un job aimé, conciliant avec plaisir vie de famille et vie pro, heureuses même sans trop de sous. Mais les années passant, malgré l'énergie déployée, quand elles ne peuvent toujours pas se dégager de salaire douze mois dans l'année, elles sont gagnées par le doute, fatiguées. A quoi bon ?
A quoi bon ?
Dans l'équation préservation de la vie de famille, boulot aimé et peu d'argent versus boulot alimentaire, la balance penche dangereusement dans un sens qui ne leur convient pas. Elles retardent autant que possible l'issue qui se profile, font le dos rond, fragilisées. La méthode Coué ne suffit plus. Il leur faut pourtant croire à nouveau en elles, rallumer l'étincelle, s'acharner encore, trouver la voie. Les sacrifices qu'elles ont consentis, l'investissement financier, l'investissement en temps et en énergie, tout ceci ne peut être balayé sans batailler. Alors elles s'acharnent encore, elles se rappellent que leur entreprise est née de leur choix, c'est quelque chose qu'elles ont décidé, c'est le fruit de leur imagination et de leur créativité. Renoncer, ce serait un non-choix.
Lire aussi :
- Les choix et les non-choix
- Monde du travail : quand les femmes font leur révolution
- Eloge du travail à domicile
- Faut-il célébrer les mompreneurs ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire