Peu avant la trêve des confiseurs, j'évoquais ici le cas de femmes ayant revu leurs ambitions professionnelles pour tenir compte des contraintes familiales et compenser l'absence de leur conjoint très investi dans son travail ou ayant des horaires décalés (voir ici ).
Depuis, a été portée à ma connaissance l'histoire de Jean-Christophe Schwaab, parlementaire socialiste en Suisse qui a mis fin à ses fonctions pour se consacrer à sa famille et plus particulièrement à son fils de 7 ans souffrant de troubles du développement. Monsieur Schwaab a fait savoir que ce faisant, il permettait à son épouse médecin de poursuivre son activité professionnelle. Cette décision a été largement saluée en Suisse et l'histoire reprise par un certain nombre de medias. Autrement dit : la décision de Jean-Christophe Schwaab a fait mouche et il est en passe de devenir un symbole. "Le père de famille de 38 ans rejette le schéma patriarcal traditionnel", lit-on ainsi dans les colonnes de Le Temps, quotidien suisse.
Photo Keystone |
Deux façons de voir les choses s'opposent face à une telle histoire : nombreux sont ceux pour qui il est discutable d'ovationner un homme qui renonce à sa carrière pour se consacrer à sa famille quand des milliers de femmes sont amenées à prendre de telles décisions chaque jour dans l'indifférence la plus totale. Et puis, on peut vouloir voir l'autre facette : l'exemplarité de cette décision. On peut considérer que le choix de cet homme et la médiatisation de cette "affaire" feront boule de neige et, à tout le moins, ouvriront concrètement, par l'exemple, le débat sur ce sujet. Oui, les hommes peuvent aussi décider de mettre leur carrière entre parenthèses pour se consacrer à leur famille et permettre à leur épouse de mener une vie professionnelle plus ambitieuse et aboutie. Si les rôles-modèles sont importants pour que les femmes s'émancipent et prennent leur juste place dans la société, c'est aussi vrai pour les hommes.
Jean-Christophe Schwaab a confié qu'il n'avait pas pris cette décision dans l'idée de susciter un débat autour de l'égalité entre les sexes. Il reconnaît cependant qu'il espérait que l'on aborderait la question des proches aidants, si peu reconnus dans le monde d'aujourd'hui. Il aura fait d'une pierre deux coups, d'autant que très souvent, les proches aidants sont aussi les femmes.
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