jeudi 11 mai 2017

"Fallait demander"... suite


Partagée plus de 140.000 fois sur Facebook, reprise par un nombre incalculable de sites internet, de medias divers et variés, c'est un véritable raz-de-marée. La bande dessinée de la géniale Emma, diffusée il y a deux jours sur son site internet autour de la charge mentale et intitulée "Fallait demander", est devenue, selon le langage d'aujourd'hui, virale. Je n'ai moi-même pas pu passer à côté et vous en ai suggéré la lecture hier (ici).

A ce stade, les commentaires qui en sont faits sont aussi intéressants que le propos même de la dessinatrice. Son message fait l'effet d'une bombe : tout le monde s'y reconnaît, ici ou là. A propos de l'image du "mâle" de l'histoire racontée, Laure se lâche : "mon ex était comme ça... Ben, c'est mon ex". Catherine y va aussi de son couplet : "Ça me rappelle mon ex qui pensait faire tout le ménage tout seul parce qu'il passait parfois l'aspirateur... Il devait croire que les toilettes, le four, le micro ondes, la gazinière et le reste se nettoyaient tout seuls".

Certains se trompent d'ailleurs de combat, comme cet écrivain français qui suggère la lecture de la BD sur son profil facebook, en la présentant ainsi : "une BD sur le partage des tâches". Ce qui fait bondir l'une de ses fans, Clémence : " La charge mentale, ce n'est pas que le partage des tâches mais bien le simple fait d'y penser. Un conjoint qui participe c'est super, mais s'il faut lui rappeler/demander de faire les choses, on perd 80% de l'intérêt". Quoi de plus juste ?

Valérie, quant à elle, touche ce qui me semble le problème de fond finalement. Elle écrit : " Ici ça ne se passe pas comme ça, il fait tout ! Mais chut, sinon on va me le piquer". Au passage, elle ajoute : "merci à sa mère". De la même façon, Mathilde voit cette BD comme "la  preuve par A+B qu'on a été élevés différemment selon nos sexes". Et d'ironiser : "C'est la raison pour laquelle vous ne me verrez jamais partager une maison avec un mec avant au moins 3 générations"... Yann est de cet avis : "C'est bien l'éducation des garçons et des filles qui engendre cette problématique et dans un rapport de "masculin dominant", ce sont les femmes qui éduquent les petits garçons".

Balayons devant notre porte. Dans un monde que l'on souhaite plus propice à l'épanouissement de nos filles, nous avons plus qu'intérêt à élever nos garçons correctement et à mesurer l'enjeu qu'il y a à faire cela. Il y a deux ans, Anna, maman de deux garçons pré-ado, leur a montré de quel bois elle se chauffait. Elle a cessé de laver leurs vêtements, se rebellant contre le fait qu'eux-mêmes se dispensaient de porter leur linge sale dans la corbeille dédiée. Quand leurs placards ont été vides, elle leur a appris l'usage de la machine à laver.

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