lundi 9 mai 2022

Drague : de l'importance du nombre

Printemps 2022. Quelque part en Europe.
Une jeune fille, d'environ 18 ans, est assise seule dans un bus. Elle écoute de la musique en rêvant. Cinq jeunes garçons, du même âge qu'elle environ, entrent dans le bus en riant. Ils passent devant elle. L'un d'entre eux fait demi-tour, s'arrête devant elle, la regarde en souriant et lui tend le poing pour un check. La fille est surprise et tend son poing elle aussi. J'avais cru un instant qu'il la connaissait mais ce n'était pas le cas. Elle avait juste répondu à son poing tendu parce que surprise, comme par réflexe. Le jeune homme veut pousser son avantage et cherche à attraper sa main, la regardant intensément. Passé l'étonnement, la jeune fille reprend le dessus et refuse la main tendue. Ils ne se sont pas dit un mot. Le garçon insiste, la fille est gênée mais parvient à lui lancer un regard noir, toujours le casque sur les oreilles. Le jeune homme essaie encore. Ses amis ont observé la scène en riant et l'appellent. Il abandonne. Le reste du chemin, la jeune fille restera sur ses gardes, les cinq garçons continueront à chahuter comme si le monde leur appartenait.

Le lendemain, dans un train, deux jeunes hommes sont assis et bavardent. Il y a d'autres garçons, plus loin dans le wagon qu'ils connaissent et qui les interpellent de temps en temps mais ces deux-là sont calmes. A un arrêt du train, une bande de jeunes filles entre dans le wagon et avance, de façon volontaire et décidée, les unes derrière les autres. Elles passent devant les deux garçons, sans même les remarquer, ou en tout cas sans faire mine de les avoir vus. Ils les regardent passer, une à une - elles sont six ou sept -, elles sont manifestement au goût de ces deux garçons. Ils échangent un regard tous les deux, ils se sont compris. Mais ils n'en font pas des tonnes. Rien d'obscène semble-t-il dans leurs pensées, juste le plaisir d'avoir croisé ces beautés. Ils n'ont rien dit, ne sont pas allés tenter une approche auprès d'elles, pas plus qu'elles ne les ont abordés.

Harry Potter et la coupe de feu

 

Cette double anecdote m'a amenée à me souvenir de l'importance du nombre. Dans la première scène, je veux bien parier que si le jeune homme avait été seul, il n'aurait pas insisté pour prendre la main de la jeune fille. De même si elle avait été accompagnée. Il aurait peut-être tenté le coup, mais sans plus. Ici,  elle  était seule et lui avait quatre copains qui l'observaient...

Dans la seconde histoire, les filles étaient trop nombreuses pour que les garçons mettent leur timidité manifeste de côté et "tentent une approche". Ils m'ont fait penser à Ron Weasley face aux filles de l'école de Beauxbâtons dans "Harry Potter et la coupe de feu". Trop occupées par leur discussion, elles n'ont rien remarqué.


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