Avez-vous déjà expérimenté cette sensation : n'avoir aucune raison d'être soi-même triste mais se sentir infiniment "contaminé" par la tristesse d'êtres proches ? Se découvrir perméable au chagrin, à la détresse ou au mal-être passager de personnes qui vous sont chères. Sentir dans le fond de votre gorge ce nœud douloureux qui s'est installé, non pas parce que vous seriez vous-mêmes malheureux, mais parce que, comme une éponge, vous avez absorbé le chagrin d'autres.
A coup sûr, si vous avez des enfants et que vous êtes coutumier de cette porosité des sentiments, vous connaîtrez ces montagnes russes. Vous serez infiniment heureux à chaque fou rire de votre tout petit et souffrirez lorsqu'il pleurera. Ses chagrins seront les vôtres. Vous aurez mal pour lui. Et quand vous le sentirez mal dans ses baskets, sans qu'il l'exprime, sans qu'il comprenne lui-même ce qui lui arrive, vous vous sentirez impuissant. Au fond, pour être efficace en tant que parent, aider nos chérubins au mieux, il faudrait presque être capable de ne pas être perméable aux chagrins de nos enfants, garder la tête froide, être capable de systématiquement regarder les choses avec recul et sans faire intervenir ses propres sentiments. Une théorie qui ne résiste probablement que très peu à la réalité à l'épreuve des faits.
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