mardi 28 janvier 2020

Sheryl Sandberg : "les stéréotypes éloignent les femmes des rôles de leadership"

Il a plusieurs fois été question de Sheryl Sandberg par ici. Cela fait dix ans maintenant qu'elle a osé "braver l'interdit" et parler des femmes dans le monde du travail. En 2013, s'exprimant lors d'une conférence TED, elle racontait avoir "grandi" dans le monde de l'entreprise, avoir évolué, grimpé les échelons, sans évoquer le fait qu'elle était une femme et ce que cela avait de singulier. Elle confiait : "Vous n'en parlez jamais, sans quoi on pourrait remarquer que vous êtes une femme. Pire, si vous employez ce terme, "femme", les personnes assises de l'autre côté de la table vont s'imaginer que vous demandez une faveur, ou que vous vous plaignez".

A mesure qu'elle a gravi les échelons dans le monde de l'entreprise, chez Google, puis Facebook, Sheryl Sandberg a remarqué qu'il y a de moins en moins de femmes autour de la table. "Maintenant, je suis souvent la seule".

Depuis dix ans, parce qu'elle a été amenée à s'exprimer sur le fait d'être une femme dans les hautes sphères du monde économique, Sheryl Sandberg est devenue une personnalité que l'on écoute. Elle est évidemment entendue par des millions de femmes à travers le monde pour lesquelles elle est devenue un rôle-modèle de choix, mais elle est aussi écoutée et, au fond, c'est presque le plus important, par des hommes puissants, des politiques, des patrons d'entreprises. Elle affirme qu'ils lui disent avoir changé de regard sur les femmes qui travaillent auprès d'eux, sur leurs talents, leur intelligence, sur les défis qu'elles relèvent...



Mais le chemin est encore long. "Partout, raconte-t-elle, les stéréotypes éloignent les femmes des rôles de leadership. Partout dans le monde, quelles que soient nos cultures, nous pensons que les hommes doivent être forts, autoritaires, agressifs, prendre la parole. Et que les femmes ne doivent parler que lorsqu'on les y autorise". Agacée, elle remarque que si, dans bien des langues, il existe un mot pour désigner les filles jugées autoritaires, on ne décrit jamais les garçons comme tels, "parce que quand un petit garçon dirige, il n’y a aucun mot négatif pour ça". On estime qu'il est normal, naturel que les garçons se posent en leader, alors que c'est continuellement décrié quand il s'agit d'une petite fille. Décidément, on ne redira jamais l'importance de l'éducation sur ces sujets-là.

Pour en savoir plus, une conférence TED de 2013 : So we leaned in... now what ?

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