Il y a des jours où l'on ne sait pas trop quoi écrire, ni sur quoi réfléchir. Le syndrome de la page blanche, ça marche aussi pour les blogs. Ca a beau ne pas être un sacerdoce, c'est une discipline de travail, une organisation de routine qu'il faut savoir maintenir. Bref ! Aujourd'hui, j'étais plutôt dans cette phase-là... jusqu'à ce que je tombe sur ce très bel article publié sur le Huffington post : Les deux questions que je me pose sur l'égalité des sexes... . Voilà !
Son auteur, William Quentin, est un ancien père au foyer. Un de ces rares hommes qui pensait "incarner l'homme du vingt-et-unième siècle". Dans son cas, l'expérience n'aura duré que deux ans. Les mauvaises langues penseront même que c'est parce qu'il est diplomé en sociologie qu'il s'est prêté à "ce jeu".
Pendant deux ans donc, cet homme a suivi sa femme appelée en expatriation en Pologne et il a campé le rôle du conjoint expatrié. Pendant deux ans, c'est donc lui qui a eu la charge de la bonne marche du foyer. Pendant deux ans, il a eu à répondre à ces sempiternelles questions : "tu faisais quel métier avant ?", "que fais-tu de tes journées ?", mais aussi :"papa, j'ai plus de survêtements dans mon armoire, ils n'ont pas été lavés ?", "qu'est-ce qu'il y a pour le diner ?"
Je ne connais pas William Quentin mais il m'est arrivé de croiser la route de pères au foyer, des hommes dont le choix de vie questionnait, étonnait, surprenait... A propos de l'un d'entre eux, je me rappelle d'une femme - elle-même au foyer - qui m'avait dit : "mais en fait il ne sert à rien ce type". Sous-entendu : il ne sert à rien puisque c'est sa femme qui gagne l'argent du ménage et que, comme c'est une femme, elle peut tout aussi bien prendre en charge la vie de famille alors que l'inverse n'est pas vrai. Elle n'a pas besoin de lui, il ne lui est utile à rien. Stupeur ! Dans l'esprit de cette femme au foyer, si l'on pouvait à la rigueur considérer que les mères au foyer ont une plus-value, que ce qu'elles font de leur quotidien présente de l'intérêt, on ne pouvait pas imaginer une seule seconde qu'un homme au foyer puisse être utile. Pourtant, le quotidien de cet homme-là était en tout point pareil à celui de n'importe quelle femme au foyer, ou à celui de William Quentin.
Dans son article du Huffington post, ce dernier écrit qu'il pensait qu'en étant au foyer, il aurait plus de temps. Erreur, comprend-il très vite : "Le temps de l'homme ou la femme au foyer ne lui appartient plus: il
appartient au conjoint, aux enfants, à l'administration, à l'école... Si
bien que l'homme ou la femme au foyer ne manque en général pas
d'occupations qui auront vite fait de remplir les cinq jours de la
semaine. Malgré une activité continue, faute d'être intense (il faut
tout de même l'avouer), l'homme ou la femme au foyer n'accomplit que des
tâches répétitives, quasi insignifiantes (quoiqu'essentielles!), rien
qu'il ou elle ne puisse brandir fièrement comme un accomplissement". William Quentin a donc repris son activité professionnelle, qu'il pourra brandir fièrement comme un accomplissement...
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