lundi 20 mars 2017

Le temps des "working girls"... (selon Hanna Rosin)



Les femmes d’aujourd’hui n’ont plus besoin d’un homme pour vivre. Elles sont éduquées, elles ont une existence sociale propre, un métier, un salaire. La journaliste américaine Hanna Rosin considère qu’aujourd’hui les hommes ont plus besoin d’être marié – ou en tout cas en couple – que les femmes. La femme est aujourd’hui « animée d’une ambition impérialiste. Elle part à la conquête de nouveaux territoires sans pour autant renoncer aux anciens, quitte à s’exposer à des dilemmes existentiels : trop de travail et trop de responsabilités à la maison, trop de pouvoir et trop de vulnérabilité, trop de confort et pas assez de bonheur », explique Hanna Rosin, dans The end of men[1]


Dans le même temps, ajoute-t-elle, l’homme stagne, « reste égal à lui-même. Son mode de vie et ses perspectives d’avenir n’ont pas évolué. Plusieurs professions se sont féminisées, mais quasiment aucune ne s’est masculinisée ». Et d’enfoncer le clou : « Depuis quarante ans, le temps que les hommes consacrent aux tâches ménagères et à l’éducation des enfants n’a pratiquement pas augmenté. Or, parallèlement, les femmes ont investi en masse le marché du travail. La mère qui travaille est devenue la norme. Le père au foyer reste l’exception ». En d’autres termes : les femmes ont creusé leur trou, assis leur autorité, leur supériorité en quelque sorte, tandis que les hommes s’embourberaient, s’empêtreraient dans une situation de plus en plus défavorable. 

Dans son roman-feuilleton Les Chroniques d’Edimbourg, Alexander McCall Smith prête à un chauffeur de taxi ces pensées : « Par les temps qui couraient, les hommes étaient en piteux état ; enfin, presque tous. C’étaient les femmes qui les avaient déstabilisés, leur avaient ôté leurs certitudes, avaient miné leur confiance en eux. Et maintenant qu’ils s’effondraient, elles s’efforçaient de ramasser les morceaux. Le problème, c’est qu’il était trop tard. Le mal était fait ». Les femmes auraient en quelque sorte déstabilisé l’ordre social établi, dévissant de son socle la suprématie masculine. Selon Hanna Rosin, « Aux Etats-Unis, trois femmes obtiennent chaque année un diplôme d’études supérieures, contre seulement deux hommes. Parmi les quinze secteurs d’activité censés enregistrer la plus forte croissance aux Etats-Unis dans les dix années à venir, douze sont majoritairement féminins. L’économie américaine se féminise ». « Les hommes bénéficiaient jadis d’un avantage numérique et physique, mais l’économie postindustrielle n’a que faire des muscles », assure-t-elle encore.



[1] The end of men, voici venu le temps des femmes, Hanna Rosin, Editions Autrement, 2013.

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