Melany est avocate au Royaume-Uni.
Elle a travaillé plusieurs années, motivée et très impliquée dans son travail.
Puis elle a eu son premier enfant et le second, deux ans plus tard. A ce
moment-là, elle a fait le choix de travailler à temps partiel, trois jours par
semaine. Mais en fin de compte, raconte-t-elle, ce 3/5è n’était que le temps
officiel. En vérité, elle rapportait ses dossiers à la maison et a fini par
constater qu’elle travaillait bel et bien à plein temps, pour un salaire et une
reconnaissance qui n’étaient pas à l’avenant. Jusqu’au jour où elle a réalisé
quel tour prenaient les choses : « J’étais en réunion, les
discussions s’éternisaient. J’ai regardé ma montre, constaté qu’il était plus
de 14h. J’ai alors dit que je devais quitter la salle, que mes enfants
m’attendaient », se souvient-elle. « J’ai senti des regards critiques. J’ai réalisé que tout ceci n’avait plus aucun sens. Et j’ai
arrêté de travailler ».
Sue vit également au Royaume-Uni.
Elle travaille pour une agence gouvernementale. Ce job, elle l’exerce comme Melany, à temps partiel, trois
jours par semaine avec la possibilité de travailler en partie
depuis son domicile. Une aubaine pour cette jeune femme également maman.
« J’y trouve mon compte mais soyons clairs, je n’ai pas un poste à
responsabilité. Si j’étais de nature ambitieuse, avec la volonté de gravir les
échelons, le fait d’être une maman, d’avoir besoin de dégager du temps pendant
la semaine pour mes enfants stopperait net toute possibilité d’évoluer. »
Tant que l’exercice de son travail dans les conditions d’aujourd’hui sur le
fond et sur la forme lui convient et satisfait son employeur, tout va bien.
Mais elle devra faire des choix quand ses enfants seront plus grands :
stagner dans la hiérarchie pour être encore présente pour ses enfants ou donner
libre cours à son ambition professionnelle et être moins présente pour sa
famille. « Nous les femmes sommes toujours mises au pied du mur. A chaque
étape de notre vie, nous avons des choix lourds de conséquences à opérer, de
conséquences pour nous mais aussi pour nos familles. Les hommes ne se posent
pas de questions en ces termes », constate-t-elle. Il n’y a pas de
revendications de type égalité des sexes et juste partage des tâches chez Sue.
Juste ce simple constat : les hommes évoluent sans se poser les questions qu’à
situation identique, les femmes se posent inévitablement.
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