Il y a des choses qui ne se font pas. Le tout jeune député Robin Reda vient de l'apprendre. Rapporteur de la mission d'information parlementaire sur le cannabis, Robin Reda a commis l'erreur de communiquer son rapport d'information aux medias avant de le faire à ses confrères de l'Assemblée. Raison pour laquelle Yaël Braun-Pivet, présidente de la commission des lois, lui a rappelé cette semaine le réglement de l'Assemblée ainsi que quelques principes de respect et de courtoisie envers les autres parlementaires de la commission des lois. Alors qu'il prend à son tour la parole, Robin Reda déclare ceci :
- "Merci pour ces rappels au règlement quasi maternels à notre endroit".
Ce qui, forcément, suscite cette réaction de la présidente :
- "J'adore vos réflexions fort misogynes monsieur Reda".
Lequel s'enfonce par un : "Je dis ça parce que vous pourriez être ma mère". Et trouve le moyen de considérer que c'est de la responsabilité de Yaël Braun-Pivet si le débat démarre dans une telle ambiance, dénonçant une attitude de la présidente "vraiment déplorable". Son attitude à elle serait déplorable alors que lui a enfreint le règlement et se montre sexiste, on croit rêver.
Si l'on peut dénoncer le culte de la petite phrase sortie de son contexte et qui peut ne passer que pour un incident sans conséquence, on peut aussi estimer que si les élus de la République ne font pas preuve d'un minimum de maîtrise de leur langage et de leurs attitudes envers les femmes, il y a peu de raisons de penser que l'on assiste à l'échelle nationale à une meilleure considération quant à la place que l'on réserve aux femmes dans leur ensemble.
Si la commission des lois avait été présidée par un homme, Robin Reda se serait-il permis ces réflexions ? Aurait-il parlé de "rappels au règlement quasi paternels" ? Aurait-il dit ajouté : "vous pourriez être mon père" ? Il y a fort à parier que non.
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