Imaginez. Peu à peu, les femmes du monde entier, à commencer par les jeunes filles, développent une caractéristique physique de prime abord étonnante puis progressivement inquiétante pour les hommes. Elles ont la possibilité, par le toucher, d'infliger une décharge électrique, plus ou moins violente, plus ou moins douloureuse. C'est d'abord un jeu, cela ajoute du piment à la vie, à la sexualité aussi. Et puis les femmes se mettent à s'organiser, à se défendre contre la violence des hommes qui eux-mêmes, commencent à prendre peur.
Elles se regroupent, exercent leur nouvelle compétence pour apprendre à la maîtriser, elles s'organisent religieusement - c'est Marie qui compte désormais, pas Jésus -, politiquement, économiquement et peu à peu, oeuvrent ensemble pour prendre le pouvoir dans le monde entier. Les hommes, de leur côté, commencent à vivre dans la peur, à se soumettre à ces femmes, à se cacher. Ils deviennent des proies, ils deviennent le sexe faible, ils sont parfois sacrifiés, violés.
L'auteure britannique Naomi Alderman a imaginé cet univers de science fiction. Peu importe la raison pour laquelle les femmes ont développé cette capacité à électrocuter qui elles veulent. En fait, ce qui compte vraiment, c'est ce que ces femmes font de cette "compétence".
"Quand le pouvoir existe-t-il ?", écrit Naomi Alderman dans les dernières pages de son roman. Selon elle, il existe lorsque l'on s'en sert. Et les femmes de son livre, graduellement, s'emparent de ce pouvoir pour asseoir leur position de force, pour contraindre le monde et asservir les hommes. Elles le font dans la violence, la sauvagerie et le sang. Elles deviennent aussi dures sinon plus que les hommes. Elles ne sont plus ces êtres pacifistes, doux et délicats que l'on imagine depuis les origines de l'humanité. Elles se transforment en véritables guerrières et la tension devient palpable à mesure que l'intrigue avance. Les hommes commencent à craindre d'être exterminés jusqu'au dernier, à l'exception de ceux que l'on aura épargnés à visée reproductrice. L'humanité toute entière risque de s'en trouver recomposée...
Paru en octobre 2016 au Royaume-Uni, ce roman sera publié en France le 3 janvier prochain par Calmann-Lévy, sous le titre "Le pouvoir".
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